La diversité génétique nous rendrait plus grands et plus intelligents !

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Une méta-étude menée sur plus de 350 000 personnes originaires des quatre coins du monde est venue souligner un fait étonnant : les individus bénéficiant d’une forte diversité génétique ont en moyenne une taille et une habileté cognitive plus importantes que les autres. Explications.

Les enfants issus de l’union de deux parents ayant des patrimoines génétiques très différents seraient en moyenne plus grands et plus intelligents que les autres. Telle est la conclusion d’une nouvelle étude menée par vingt-cinq chercheurs de l’université d’Édimbourg et dont les résultats viennent d’être publiés dans la revue Nature.

Pour arriver à cette déduction, les scientifiques ont conduit une vaste recherche sur quelque 354 224 individus originaires d’Europe, d’Afrique, d’Asie et d’Asie du Sud-Est. L’objectif recherché était de déterminer s’il existait une corrélation quelconque entre la diversité du génome des sujets et certaines caractéristiques relatives à la santé. Pour ce faire, les scientifiques ont porté leur attention sur certains gènes particuliers afin de mesurer le taux d’homozygotie et d’hétérozygotie chez ces individus.

Pour comprendre ce que sont l’homozygotie et l’hétérozygotie, il est important de rappeler ce qui se passe réellement lors de la fécondation. Lorsque le gamète mâle – spermatozoïde – fusionne avec le gamète femelle – ovule —, le patrimoine génétique des deux parents est alors brassé. Tout embryon se retrouve ainsi avec deux copies d’un même gène, l’un provenant de la mère et l’autre du père. De cette façon, un organisme sera appelé hétérozygote pour un gène lorsqu’il possédera deux versions distinctes de celui-ci et homozygote lorsque les deux copies seront strictement identiques. À noter que ce dernier cas de figure survient la plupart du temps lorsque l’enfant est issu de deux parents génétiquement proches. Cela peut alors conduire à l’apparition de certaines maladies rares, dites récessives, qui n’apparaissent que lorsque deux gènes similaires et « défectueux » sont présents.

Résultats : la diversité génétique est corrélée à quatre facteurs

« Notre étude montre une relation continue et linéaire entre diversité génétique et certaines caractéristiques, souligne James Watson, principal auteur de l’étude, relayé par le site Metronews. Plus faible est l’homozygotie, plus élevées sont la taille et l’habileté cognitive de l’individu. À l’inverse, plus élevée est l’homozygotie, plus faibles sont la taille et la cognition de celui-ci. ». Les chercheurs ont ainsi estimé que les enfants issus de l’union de deux cousins germains étaient en moyenne plus petits de 1,2 centimètre et que leur niveau d’étude était inférieur d’environ 10 mois par rapport au reste de la population.

De même, les scientifiques ont noté une corrélation négative entre l’homozygotie, le niveau d’éducation et le volume pulmonaire. En revanche, aucun effet délétère n’a été retrouvé en ce qui concerne le taux de cholestérol et la pression artérielle.

« Cette étude apporte la preuve que l’augmentation de la taille et des fonctions cognitives ont été sélectionnées positivement par l’évolution », a déclaré James Watson. Par ailleurs, au vu des brassages ethniques croissants au cours de l’histoire, ces résultats pourraient contribuer à expliquer « l’effet Flynn » qui postule que les résultats aux tests de QI s’accroissent de génération en génération. « Les augmentations de l’intelligence [de l’effet Flynn] sont trop grosses pour être expliqués par nos seuls résultats, mais ils pourraient être un contributeur », conclut ainsi le chercheur, relayé par theguardian.

Sources : metronews – theguardian – cbsnews