Aux États-Unis, une étude portant sur le vieillissement serait la clé pour prolonger notre espérance de vie. Selon les scientifiques, il est question d’un ajustement nutritionnel précis dont les effets sur la longévité seraient bénéfiques.
La clé : l’isoleucine
Depuis longtemps, la Science s’intéresse au vieillissement mais pour l’instant, personne n’a trouvé le remède miracle pour contrer les effets de l’âge. Aujourd’hui, nombreux sont les travaux ciblant l’échelle cellulaire et il s’agit davantage d’adapter les mécanismes de l’organisme au temps, plutôt que d’en corriger les effets indésirables. L’un des leviers de cette adaptation serait l’alimentation, comme l’indique une étude publiée dans la revue Cell Metabolism en 2023.
Relativement passée inaperçue à l’époque, cette étude pilotée par l’Université du Wisconsin à Madison (États-Unis) concerne l’isoleucine, un acide aminé très particulier. Plus précisément, il s’agit ici d’un acide aminé dit « essentiel » et faisant partie des vingt acides aminés majeurs codés par le génome pour la synthèse des protéines.
Seulement voila, l’organisme humain ne produit pas d’isoleucine et doit absolument se fournir dans son alimentation, principalement dans le poisson, la viande, les œufs, les légumineuses, les produits laitiers ainsi que certaines fruits secs. Indispensable au bon fonctionnement du corps humain, cet acide aminé participe à la réparation des tissus, à la production d’énergie et ce, tout en agissant sur plusieurs fonctions métaboliques.

Une modification risquée
L’objectif de l’étude étasunienne était de tester les effets d’une baisse des apports en isoleucine chez des souris. Selon les résultats, les mâles ont fait l’objet d’une augmentation de l’espérance vie de 33% en moyenne et les femelles, de 7%. D’autres effets bénéfiques ont été observés, notamment une meilleure régulation du taux de glycémie, une augmentation de la masse musculaire ou encore, une réduction de l’incidence de certains cancers.
Pour l’instant, rien ne prouve que des résultats similaires pourraient concerner les humains. Il faut dire que notre organisme est plus complexe que celui des souris mais surtout, modifier l’apport d’un acide aminé semble risqué puisque ceci pourrait causer une perturbation indésirable de certaines fonctions biologiques. Les auteurs de l’étude n’envisagent donc pas une réduction brutale et/ou incontrôlée de l’isoleucine mais plutôt, d’en éviter les excès en sélectionnant plus soigneusement les aliments qui en contiennent. Les chercheurs pensent également à l’élaboration d’un traitement pour modifier l’activité biologique de l’isoleucine ou en moduler l’absorption, tout en évitant d’apporter de grands changements dans l’alimentation.
Enfin, si ces recherches semblent prometteuses, plusieurs zones d’ombre restent à élucider. Citons par exemple la transposition exacte des mécanismes chez la souris à la physiologie humaine ou encore, la détermination de la dose (ou du niveau optimal) d’isoleucine nécessaire pour augmenter l’espérance de vie sans engendrer de problèmes sur le long terme.