Dans le cadre d’une étude, des scientifiques ont récemment mis au point une caméra capable de reproduire la manière avec laquelle certains animaux voient le monde. Or, elle prend en compte à la fois la lumière visible et le rayonnement ultraviolet. L’objectif ? Progresser dans la compréhension de la vision des animaux pour mieux les protéger.
Comprendre certains signaux jusqu’ici inconnus
Au sein du règne animal, la majorité des espèces ont une vision différente de celle des humains. Certains animaux ont une moins bonne vue que nous, alors que d’autres ont une vue bien plus performante capable de percevoir énormément de choses qui nous sont inaccessibles. Or, peu importe de quel animal il s’agit et du degré de performance de sa vue, tout est une question de spectre de lumière visible et de longueur d’onde.
Dans le cadre d’une étude publiée dans la revue PLOS Biology le 23 janvier 2024, des chercheurs se sont posé la question suivante : « Comment une abeille voit-elle le monde ? ». Pilotée par le département de biologie de l’Université George Mason à Fairfax (États-Unis), l’étude consiste à fabriquer une caméra capable de reproduire la vision des animaux. Ce dispositif expérimental vise à permettre aux chercheurs de découvrir et comprendre certains signaux jusqu’ici inconnus.
Rappelons que le spectre visible n’est autre que la partie du spectre électromagnétique perceptible par l’humain, dont la longueur d’onde est de 380 à 700 nanomètres. Par ailleurs, les yeux humains peuvent percevoir le rouge, le vert et le bleu (les couleurs primaires) ainsi que l’intégralité des combinaisons de ces trois couleurs. Or, certains animaux sont capables de percevoir des signaux au-delà de notre spectre visible, à savoir les ultraviolets que voient la plupart des oiseaux, certains poissons ainsi que les abeilles.
Mieux protéger les animaux
Afin de mieux comprendre la vision de ces animaux, les scientifiques ont installé deux caméras sur un dispositif imprimé en 3D pour capter le rayonnement UV ainsi que les fréquences du spectre visible par les humains. Ensuite, un algorithme a assuré le mélange des signaux en fonction des caractéristiques et de la perception des différents animaux.
Les recherches se poursuivent, mais les scientifiques pensent déjà que le dispositif pourrait permettre de mieux expliquer les comportements des animaux. Certains d’entre eux ont en effet recours à des couleurs qui se trouvent hors du spectre visible pour appliquer des mécanismes de défense ou encore exécuter des parades nuptiales, entre autres. En somme, il s’agit d’observer ce qu’il nous était impossible de voir concernant ces animaux.
Les auteurs de l’étude estiment qu’en cas de succès, une connaissance plus importante de la perception des animaux pourrait permettre d’optimiser les méthodes de préservation de certaines espèces. Par exemple, il devrait être plus facile de protéger ces animaux de la pollution lumineuse en leur conférant des espaces plus sûrs.
