D’après l’Organisation mondiale de la Santé, 1,4 milliard de personnes seraient en surpoids dans le monde. En France, seraient obèses 6,5 millions de personnes, soit 14,5 % de la population adulte du pays. Ces chiffres catastrophiques, notamment dus à une malnutrition et une sédentarité toujours plus croissante, ouvrent un important débat sur notre mode de vie. Face à l’augmentation de la prévalence de l’obésité, les scientifiques recherchent des solutions définitives pour en stopper l’épidémie. Et c’est encore une fois notre génome qui en détiendrait la réponse : en inhibant l’expression d’une certaine protéine, les scientifiques ont pu observer la transformation de mauvaise graisse en bonne graisse !
Le corps humain détient différents types de graisses que l’on appelle tissus adipeux et dont les caractéristiques sont totalement différentes. La graisse brune, considérée comme de la bonne graisse, a pour but de brûler des calories en libérant de l’énergie sous forme de chaleur. Elle se situe vers le haut du corps, au niveau du cou et des épaules. La graisse blanche a quant à elle pour rôle de stocker les calories. Situé sur notre ventre, hanches et cuisses, ce tissu adipeux est directement incriminé dans la prévalence de l’obésité.
Dans une nouvelle étude publiée dans la revue scientifique Cell Reports, les scientifiques mettent en avant la possibilité de transformer un tissu adipeux blanc, lieu de stockage des calories, en tissu adipeux brun où à l’inverse les calories brûlent beaucoup plus vite. En effet, en bloquant l’expression protéique du gène PexRAP, généralement exprimé dans la graisse blanche, ils ont pu en observer sa transformation en graisse dite « beige ». Cette dernière a été découverte chez l’homme en 2015 et serait une intermédiaire entre un tissu adipeux sain et un tissu adipeux néfaste pour l’organisme. La graisse beige a un rôle similaire à la graisse brune et pourrait permettre de lutter contre l’obésité.
L’étude expérimentale menée par Lodhi IJ et son équipe s’est établie sur la quantification de la masse graisseuse de souris où s’exprimait le gène PexRAP ou pas. Ils ont observé qu’avec le même régime que des souris non génétiquement modifiées, les souris génétiquement modifiées où la protéine issue du gène PexRAP était absente présentaient plus de graisse beige. De ce fait, elles brûlaient beaucoup plus de calories et étaient plus fines que leurs congénères.
Cette découverte serait l’occasion de développer de nouvelles thérapies géniques qui permettrait d’accompagner les personnes obèses voulant perdre du poids. Évidemment, ce traitement ne sera pas suffisant pour brûler l’intégralité de la mauvaise graisse et devra être accompagné d’une meilleure hygiène de vie où rééquilibrage alimentaire et pratique sportive seront de mise.
Source : Medicalxpress, Obésité Santé