La disparition de la glace de l’Arctique pourrait affecter des millions de personnes

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La disparition de la glace de l’Arctique pourrait entraîner de futures sécheresses en Californie, déjà touchée, révèlent de nouvelles simulations atmosphériques.

Non contente d’affecter le paysage local, la fonte des calottes glaciaires de l’Arctique peut également atteindre des régions beaucoup plus éloignées, entraînant non seulement des niveaux de mer plus élevés, mais aussi une sécheresse sévère. Cela pourrait être le cas en Californie, qui pourrait voir son manque d’eau déjà extrême s’aggraver dans les prochaines décennies, selon des chercheurs du Lawrence Livermore National Laboratory, en Californie.

Dans une étude publiée dans Nature Communications, la climatologue Ivana Cvijanovic et son équipe ont en effet découvert que la diminution des glaciers dans l’Arctique pourrait modifier les températures atmosphériques au-dessus du Pacifique tropical. À son tour, ce déséquilibre thermique pourrait alors pousser les nuages ​​riches en pluie de la Californie vers l’Alaska et le Canada.

Les chercheurs ont pour cette étude simulé une saison arctique sans glace et ont comparé le modèle avec les conditions de la glace de mer à la fin du XXe siècle, montrant comment les changements se répercutaient à travers la planète et détournaient les précipitations de la Californie frappée par la sécheresse. Dans les campagnes de modélisation avec la condition de faible niveau de glace, l’influence mondiale de l’Arctique est rapidement devenue évidente.

« Bien que davantage de recherches devraient être effectuées, nous devrions être conscients qu’un nombre croissant d’études, y compris celle-ci, suggèrent que la perte de la banquise arctique n’est pas seulement un problème pour les communautés arctiques, mais pourrait toucher des millions de personnes dans le monde. La perte de glace de mer dans l’Arctique pourrait nous affecter, ici en Californie », note la chercheuse.

L’identification de ce mécanisme atmosphérique qui relie la fonte de l’Arctique à des conditions plus au sud suggère ainsi que les épisodes de sécheresses ressentis entre 2012 et 2016 pourraient devenir plus fréquents à mesure que la glace de l’Arctique continue à disparaître. Sans glace, l’Arctique reflète en effet moins d’énergie solaire dans l’espace, ce qui entraîne un surplus de chaleur. « Les changements dans l’Arctique ne restent pas dans l’Arctique », note la chercheuse. On appelle ça l’interdépendance du système climatique.

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