Sergei Brin, co-fondateur de Google avec Larry Page, a sans conteste révolutionné Internet. S’attaquera-t-il bientôt au transport aérien ? Personne n’en est certain, mais la récente annonce émanant de sa start-up de dirigeables est source d’interrogations, suggérant la possible création future d’un dirigeable géant équipé d’une pile à hydrogène à sa mesure.
Une pile géante dans un dirigeable géant
L’entrepreneur étasunien d’origine russe Sergey Brin est l’actuel président de la société Alphabet Inc. Or, le média TechCrunch a repéré une récente annonce de la start-up de dirigeables LTA Research que détient également Sergei Brin. Celle-ci propose un emploi dont la nature est plutôt inattendue. L’objectif de la prochaine recrue sera d’aider la start-up à concevoir une énorme pile à hydrogène d’une puissance de 1,5 MW. Cette pile devra permettre à un dirigeable géant de se déplacer dans les airs tout en transportant des charges lourdes. Dans un premier temps, l’employé qui sera embauché travaillera sur des projets plus raisonnables.
Rappelons au passage que LTA Research n’est pas la seule société à travailler sur ce genre de projet gargantuesque. En 2017, Amazon et Walmart avaient déposé des brevets pour de futurs « entrepôts volants ». En revanche, vouloir mettre au point une pile à hydrogène d’une puissance de 1,5 MW est une entreprise totalement inédite. La pile de ce genre la plus imposante actuellement est celle de l’avion ZeroAvia ZA-600. Cet appareil capable de transporter une vingtaine de passagers sur environ 800 km dispose d’une puissance de 250 kW.
Un projet dangereux, mais intéressant
Il faut savoir que les grosses piles à hydrogène combinant également de l’oxygène représentent un défi de taille. Elles sont en effet lourdes, complexes et impliquent de stocker une quantité importante d’hydrogène. Or, alourdir un engin volant de la sorte est logiquement contreproductif. Par ailleurs, l’hydrogène est la plus inflammable de toutes les substances connues. La destruction du Zeppelin LZ 129 Hindenburg en 1937 l’a d’ailleurs prouvé. De plus, les piles à hydrogène fonctionnent avec des électrolytes (carbonate fondu ou oxyde solide) également source de danger.
Malgré ces inconvénients, l’option consistant à installer de telles piles dans des dirigeables reste très intéressante. Cela permettrait en effet de multiplier par huit la distance parcourue en comparaison avec les batteries actuelles. Dans tous les cas, mettre au point une pile d’une puissance de 1,5 MW nécessitera des années de recherche et un budget sans limites, ce que Sergei Brin pourrait assurer grâce à sa fortune estimée à 90 milliards de dollars.
L’objectif de la start-up LTA Research n’est pas commercial, en tout cas pour l’instant. L’objectif est dans un premier temps de travailler avec son ONG Global Support and Development pour faciliter le transport d’aides humanitaires vers des zones touchées par des catastrophes naturelles.