Une équipe de paléontologues décrit un nouveau genre de dinosaure titanosaure provenant du gisement de Velaux-La Bastide Neuve, dans les Bouches-du-Rhône. Vieux de 74 millions d’années, ce dinosaure pouvait mesurer jusqu’à douze mètres de long.
Atsinganosaurus est un genre de dinosaures sauropodes ayant vécu dans ce qui est actuellement l’Europe au Crétacé supérieur. Découverts dans la formation géologique des « Grès à Reptiles », dans les Bouches-du-Rhône, ses restes suggèrent que cet ancien herbivore mesurait une douzaine de mètres de long. Pour un titanosaure, il était donc relativement « petit ».
À son époque sur le site de Velaux, Atsinganosaurus évoluait avec d’autres dinosaures, tel que Matheronodon provincialis (un ornithopode), mais aussi des dinosaures carnivores, des tortues et autres ptérosaures. Dans les eaux évoluaient également des requins primitifs et des poissons-alligators.
Ainsi jusqu’à présent, Atsinganosaurus velauciensis était considéré comme le seul représentant des titanosaures sur le site de Velaux-La Bastide Neuve. Mais était-ce vraiment le cas ? De récentes analyses morpho-anatomiques et histologiques réalisées sur plusieurs ossements collectés sur ce site prouvent aujourd’hui que non.
Le Titan des garrigues
Ces travaux dirigés par une équipe du CNRS/Université de Poitiers) ont en effet permis d’identifier et de décrire un nouveau genre de titanosaure : Garrigatitan meridionalis ou le Titan des garrigues.
Ce nouveau taxon augmente la diversité des titanosaures sur l’île Ibéro-Armoricaine, une terre émergée qui comprenait une grande partie de la France et de l’Espagne actuelle. On dénombre actuellement deux genres et espèces en Espagne (Lirainosaurus et Lohuecotitan) et trois genres et espèces en France (Ampelosaurus, Atsinganosaurus and Garrigatitan).
Notez que les titanosaures européens étaient généralement plus petits comparés à d’autres sauropodes, avec des cas avérés de nanisme dus au phénomène d’insularité, d’après le CNRS. Leur taille se situait généralement entre quatre et neuf mètres pour un poids de 1,5 à 5 tonnes sur la balance. Le Titan des garrigues était quant à lui un peu plus grand. La découverte de deux os larges, un ulna (66 cm) et un humérus (longueur préservée de 60 cm) suggèrent que les spécimens adultes pouvant atteindre les douze mètres, tout comme Atsinganosaurus.

Reconstitution de Garrigatitan meridionalis, un nouveau dinosaure découvert en France. Crédits : Alain Bénéteau 2020/ paleospot.com
Un embryon de titanosaure
Rappelons qu’il y a quelques mois, des paléontologues ont également décrit le premier crâne embryonnaire quasi intact de l’un de ces dinosaures sauropodes. La recherche, exceptionnelle, nous a fourni de précieuses informations sur le développement de ces anciens géants qui ne mesuraient que quelques centimètres de long à la naissance.
Ces travaux, rapportés dans la revue Current Biology, ont révélé une vision binoculaire (les deux yeux sont utilisés simultanément). Ses orbites étaient également plus inclinées vers l’avant que chez les spécimens adultes, permettant ainsi de mieux juger les distances ou de repérer des prédateurs camouflés.
Au cours de leurs analyses, les chercheurs ont également isolé une « petite corne ». Cette caractéristique aurait également pu aider ces petits à fendre l’enveloppe d’incubation protectrice de l’œuf, tout comme les oiseaux et les crocodiles qui s’appuient sur une « dent d’œuf » pour percer leur coquille.