Ce dinosaure avait un « masque de bandit », comme le raton laveur

Crédits : Robert Nicholls

Le premier dinosaure à plumes jamais découvert nous dévoile encore ses secrets, et continue d’étonner. « Sinosauropteryx », qui vivait il y a 130 millions d’années, portait visiblement un « masque de bandit », à l’instar du raton laveur, dans le but de se camoufler.

Découvert en Chine il y a une vingtaine d’années par un fermier en train de creuser un puits, nous savions déjà que ce petit dinosaure arborait il y a 130 millions d’années de jolies plumes colorées. La nouvelle avait alors stupéfié les paléontologues : les dinosaures avaient des plumes. Du moins, certains d’entre eux : les dinosaures aviaires. Les recherches continuent et, encore aujourd’hui, de nouveaux détails apparaissent, certains plus inhabituels que les autres. Sinosauropteryx, par exemple, arborait un joli « masque de bandit » : une bande plus foncée autour des yeux, pour éviter d’être repéré par des prédateurs, mais aussi des proies.

Il faut dire que la vie n’était pas simple à l’époque. Sinosauropteryx n’était en effet pas très grand, et il devait partager l’affiche avec le célèbre Tyrannosaurus Rex, plus imposant. Il fallait user de malice pour ne pas figurer à son menu, mais également pour se nourrir malgré la concurrence. C’est en reconstituant les couleurs de l’animal appelé « Sinosauropteryx », qui vivait il y a 130 millions d’années, que des chercheurs ont pu déterminer qu’il avait de multiples sortes de camouflages : « certains dinosaures exhibaient des mélanges sophistiqués de couleurs pour se fondre dans le paysage et tromper les prédateurs et les proies tout comme les animaux aujourd’hui », explique Fiann Smithwick de la faculté des sciences de la Terre de l’Université de Bristol au Royaume-Uni, un des auteurs de l’étude publiée jeudi dans Current Biology. « Les dinosaures pourraient nous paraître étranges mais la manière dont leurs différentes couleurs sont distribuées sur leur corps ressemble beaucoup à ce qu’on voit aujourd’hui chez les oiseaux », explique de son côté Jakob Vinther, de l’Université de Bristol également, principal auteur des travaux.

Crédits : Jakob Vinther / Fiann Smithwick

Les chercheurs notent par ailleurs que l’animal présentait un « ventre clair » et un « dos foncé », une autre caractéristique encore observée aujourd’hui chez certains animaux. Le but est ici « d’aplatir » les formes pour se fonder dans l’environnement. Nous savons également aujourd’hui que les animaux modernes vivant dans des habitats ouverts, tels que les savanes, présentent souvent un motif contre-ombragé qui va du foncé au clair, de bas en haut, tandis que ceux qui vivent dans des habitats plus fermés, comme les forêts, passent habituellement de foncé au clair, de haut en bas. Ce principe s’applique ici à Sinosauropteryx qui, selon toute vraisemblance, vivait dans des habitats ouverts avec une végétation minimale. À cet égard, Sinosauropteryx ressemblait plus à une antilope d’Amérique qu’à une créature habituée des forêts, comme le cerf de Virginie.

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