Ce dimanche, Orion va « rebondir » sur l’atmosphère terrestre

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Illustration d'Orion lors de la rentrée. Crédits : NASA

La mission lunaire Artemis 1 touche à sa fin, mais le plus dur est encore à venir. Le vaisseau spatial Orion, actuellement sur le chemin du retour, doit encore survivre à sa rentrée dans l’atmosphère terrestre. Une technique, connue sous le nom de « saut de rentrée », aidera la capsule lors de ce dernier défi. De quoi s’agit-il précisément ?

Une dernière grande brûlure de son moteur principal, opérée vers 17h42 (heure de Paris) ce mardi 5 décembre à environ 170 kilomètres de la surface lunaire, a permis à Orion de se placer sur une trajectoire de retour vers la Terre. Le grand jour est prévu ce dimanche 11 décembre. Au 26e et dernier jour de sa mission, le vaisseau s’enfoncera dans l’atmosphère terrestre à plus de 32 000 kilomètres par heure.

Jamais une capsule d’équipage n’aura été aussi vite. Et forcément, ça va chauffer. Il s’agira essentiellement du dernier grand test de la NASA, qui devra s’assurer que le bouclier thermique de la capsule (environ cinq mètres de diamètre) puisse protéger les futurs astronautes à bord.

Une rentrée en deux phases

Pour faciliter cette rentrée sous haute tension, le vaisseau spatial « rebondira » sur notre atmosphère et retournera temporairement dans l’espace avant d’effectuer une seconde rentrée.

Ce type de procédure n’a encore jamais été tenté auparavant avec une capsule conçue pour des passagers humains. Le module de commande d’Apollo 11 avait utilisé une technique de saut similaire pour prolonger son temps de rentrée, mais il n’avait pas quitté l’atmosphère. De son côté, l’Union soviétique a réussi à faire « sauter » son vaisseau spatial ZOND, mais celui-ci n’a jamais été destiné à accueillir des équipages.

Concrètement, les contrôleurs orienteront la capsule de manière à créer une portance lors de la rentrée, ce qui ramènera la capsule dans l’espace. Après cela, ils feront en sorte que le véhicule reprenne sa descente. Cette approche, qui divisera la rentrée d’Orion en deux phases, aura pour objectif de réduire les charges de freinage aérodynamiques, entraînant des températures plus basses, des forces g réduites et une conduite plus douce.

Pour cette mission inaugurale, Orion n’abrite aucun astronaute. Cependant, trois mannequins à bord collecteront des données au cours de la manoeuvre.

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Le système Terre-Lune vu par Orion. Crédits : NASA

Contrôler le retour

En contrôlant la hauteur à laquelle la capsule rebondira, la NASA pourrait également déterminer son point de chute avec beaucoup plus de précision.

Cela avait en effet posé un problème lors des missions Apollo, au cours desquelles les modules de commande pouvaient s’aventurer à plus de 2 000 km du point d’entrée atmosphérique. En conséquence, plusieurs navires de récupération de la marine américaine devaient être stationnés à des endroits très éloignés le long de la trajectoire prévue.

Ici, la NASA ne ciblera qu’une petite zone située à environ 80 km au large de San Diego, en Californie. Orion devrait amerrir ce dimanche vers 18h40 (heure de Paris).