Lorsque l’on dort pour la toute première fois dans un nouvel environnement, il est souvent difficile de passer une bonne nuit. Un phénomène dit de la « première nuit » que sont parvenus à expliquer des chercheurs de l’université de Brown, aux États-Unis.
Même avec un bon grand lit parfaitement confortable, la première nuit passée dans un nouvel environnement, comme chez des amis ou en vacances, est souvent fragmentée et le moindre bruit nous réveille. Un phénomène baptisé « l’effet première nuit » que des chercheurs de l’Université Brown, aux États-Unis, ont étudié, et publié leurs résultats dans la revue Current Biology. En cause, l’hémisphère gauche du cerveau, qui reste très actif et à l’affût de tout bruit ou sensation inquiétante afin de pouvoir nous réveiller en cas de danger.
Cet « effet première nuit » est universel, et est même l’objet d’un dicton au Japon : « changez d’oreiller et vous ne dormirez plus », explique Yuka Sasaki, principale auteure de l’étude, dans un communiqué. Pour expliquer cela, Yuka Sasaki et ses collègues ont étudié l’activité cérébrale de 36 sujets sains durant deux nuits et selon trois techniques : l’IRM, l’électroencéphalographe et le magnétoencéphalographe (technique de mesure des champs magnétiques induits par l’activité électrique des neurones).
Au cours de la première nuit, une activité particulière de l’hémisphère gauche, absente la deuxième nuit, a été remarquée par les chercheurs. Aussi, un son était émis à proximité de chacune de leurs oreilles pendant ces nuits passées hors de chez eux, durant la première phase de sommeil profond. Lorsque ce son était émis à proximité de l’oreille gauche (reliée à l’hémisphère droit du cerveau), les sujets ne sortaient pas de leur sommeil. En revanche, lorsque le son était émis à proximité de l’oreille droite, reliée à l’hémisphère gauche du cerveau, les sujets avaient tendance à se réveiller davantage. Une différence qui n’a pas été observée durant la seconde nuit.
Un potentiel rôle joué par l’hémisphère droit lors de la première nuit n’est toutefois pas exclu. En effet, les chercheurs ne sont intervenus qu’au début du cycle du sommeil de cette première nuit, et le fait que l’hémisphère droit prenne ensuite le relais pour que, au cours de la nuit, les hémisphères soient en alerte de façon alternée reste possible.
Source : currentbiology