Les différences cérébrales liées à l’autisme détectées dans l’utérus ?

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Crédits : alteredego/Pixabay

Dans le cadre d’une petite étude, certaines régions du cerveau apparaissaient différentes à vingt-cinq semaines de gestation chez les bébés qui ont plus tard reçu un diagnostic d’autisme. Des scintigraphies cérébrales d’enfants à naître dans l’utérus pourraient-elles un jour permettre de poser des diagnostics plus rapidement ? Il est encore trop tôt pour le dire.

Plus communément appelé autisme, le trouble du spectre autistique (TSA) est un trouble du développement affectant la façon dont une personne communique, interagit socialement, apprend et se comporte. La détection et le traitement précoces de l’autisme peuvent grandement améliorer le suivi des patients. Actuellement, on ne peut cependant diagnostiquer ce trouble de manière fiable qu’autour des dix-huit mois. Et si nous pouvions le faire beaucoup plus tôt ?

Lobe insulaire et amygdale

Dans le cadre d’une nouvelle étude, des chercheurs ont examiné si les scintigraphies cérébrales prénatales pouvaient ou non aider à repérer les marqueurs potentiels de l’autisme avant même la naissance. Pour ce travail, ils ont analysé trente-neuf IRM cérébrales fœtales réalisées au Boston Children’s Hospital. Ces examens ont été effectués suite à la détection de possibles anomalies de développement sur la base des résultats d’échographie.

Parmi ces patients, neuf ont ensuite été diagnostiqués autistes, tandis d’une vingtaine enfants ont profité d’un développement typique. Les dix autres enfants de l’échantillon n’ont pas développé d’autisme, mais souffraient d’autres problèmes de santé tels que des troubles du développement affectant le système cardiovasculaire.

Munis de ces résultats, les chercheurs ont utilisé une méthode de programmation informatique permettant de segmenter les scans cérébraux en différentes régions. Ils ont ensuite comparé ces régions segmentées entre les différents groupes. Ces analyses ont montré que le lobe insulaire (qui peut jouer un rôle dans la conscience perceptive, le comportement social et la prise de décision) était plus volumineux chez les bébés plus tard diagnostiqués autistes comparé aux autres. En outre, les enfants concernés avaient également un plus grand volume dans l’amygdale. Or, des travaux antérieurs avaient déjà soulevé ce point.

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Images illustrant le processus utilisé par les chercheurs pour analyser les scintigraphies cérébrales prénatales. Crédits : Alpen Ortug et Emi Takahashi, Harvard Medical School/CC BY-NC-ND

Une piste, mais rien de concret

Il convient toutefois de noter que cette recherche, présentée lors de la réunion Experimental Biology, n’a pas encore été publiée dans une revue à comité de lecture. De plus, l’étude était rétrospective et impliquait des enfants ayant subi une IRM pour un problème suspecté. Ainsi, l’échantillon n’était pas représentatif de la population générale.

Malgré tout, ces résultats s’ajoutent à un nombre croissant de preuves suggérant que les processus pathologiques impliqués dans le développement de l’autisme pourraient commencer beaucoup plus tôt qu’on ne le pensait. Des travaux supplémentaires seront naturellement essentiels pour le confirmer ou préciser ces résultats.