D’ici 2100, 60 % des poissons pourraient ne pas survivre dans leur habitat naturel

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Crédits : Piqsels

Des chercheurs allemands ont récemment étudié plusieurs centaines d’espèces de poissons. Selon les résultats, plus de la moitié d’entre elles pourraient ne pas survivre dans leur habitat naturel d’ici à 2100. La raison se trouve dans l’inexorable réchauffement climatique.

Une catastrophe, peu importe le scénario

Rappelons tout d’abord que plus l’eau est chaude, plus les poissons ont besoin d’oxygène. Dans leur étude publiée dans Science le 3 juillet 2020, les chercheurs de l’Institut Alfred Wegener pour la recherche polaire et marine (Allemagne) se sont montrés plutôt pessimistes. Ces recherches ont permis de comprendre les effets du réchauffement climatique sur pas moins de 700 espèces de poissons d’eau douce et de mer.

Selon les chercheurs, une élévation de la température de l’eau représente un danger pour les poissons. En effet, plus l’eau est chaude, plus le niveau d’oxygène est bas. Or, les poissons en gestation et les embryons sont particulièrement exposés. En effet, ces derniers éprouvent davantage de difficultés à réguler leur niveau d’oxygène.

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Les chercheurs ont évoqué l’éventuelle disparition de la morue de l’Atlantique. Crédits : Hans Hillewaert / Wikipedia

Prenons le scénario le plus optimiste, c’est-à-dire relatif à une augmentation de 1,5 °C de la température d’ici 2100. Si ce dernier se produit, 10 % des espèces de poissons de l’étude seraient exposées. Et quand bien même, la perte de « seulement » 10 % des espèces pourrait déjà être une véritable catastrophe. En effet, l’équilibre de certains écosystèmes repose parfois sur une seule espèce !

En revanche, le scénario le plus pessimiste est tout simplement intenable. Malheureusement, une augmentation de 4 à 5 °C de la température est synonyme d’un risque de disparition pour 60 % des espèces. Autrement dit, entre la moitié et les deux tiers de ces poissons pourraient ne plus pouvoir survivre dans leur propre habitat naturel d’ici la fin de ce siècle.

Un problème global

Selon les meneurs de l’étude, l’impact pourrait être global. Ceux-ci ont donné l’exemple de la morue de l’Atlantique, qui se reproduit en mer du Nord. Or, les eaux de cette mer pourraient devenir trop chaudes et expulser la morue d’un large écosystème. Puisqu’il s’agit d’un prédateur important, l’impact pourrait être terrible, à la fois sur l’écosystème lui-même ainsi qu’au niveau des interactions entre les autres espèces.

Si certaines espèces marines peuvent s’adapter et se diriger vers des eaux plus fraîches, d’autres en sont incapables. C’est notamment le cas des poissons d’eau douce (lacs, rivières). De plus, l’étude ne prend pas en compte d’autres facteurs, comme l’acidification des océans. Or, de tels facteurs pourraient augmenter la sensibilité de certaines espèces.