Deux semaines en ville suffisent pour faire baisser l’espérance de vie des oiseaux

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Des chercheurs suédois ont pu mesurer l’impact de l’espace urbain sur la vie des oiseaux. Après deux semaines seulement, celle-ci perdrait en longévité et ces effets seraient également irréversibles.

Les chercheurs de l’Université de Lund (Suède) ont utilisé des télomères dans le cadre de leur étude dont les résultats ont été publiés dans la revue scientifique Biology Letters. Les télomères sont de courtes séquences d’ADN qui se répètent, situées à l’extrémité des chromosomes des cellules eucaryotes entrant dans la structure fondamentale de tous les êtres vivants connus.

Ces cellules eucaryotes sont considérées comme des « bio-marqueurs » relatifs à la longévité, puisqu’à chaque division cellulaire, leur taille se réduit. Ils peuvent donc être très indicateurs de l’espérance de vie des différents êtres vivants.

Ces portions d’ADN ont été utilisées afin de mesurer l’effet de l’espace urbain sur la longévité des oiseaux. L’expérience menée a nécessité l’analyse de deux groupes d’oisillons appartenant à l’espèce Pajur major, plus communément appelée « mésanges charbonnières ».

L’un des groupes d’oisillons a été capturé en ville et le second dans une zone rurale. Par la suite, chaque petit a été déposé dans un nid situé dans l’une des deux zones dont il n’est pas issu, sous la responsabilité de « parents adoptifs ». Après deux semaines, les petits ont été pesés puis mesurés, tandis qu’un échantillon de sang de 100 microlitres leur a été également prélevé dans le but de mesurer la longueur de leurs télomères.

Selon les chercheurs, la différence de taille entre les deux groupes d’oisillons est de 10,7%, et le lieu de naissance de l’animal importe peu. Cet écart de taille, en faveur des petits ayant évolué en zone rurale, traduirait effectivement l’aspect nocif de la vie en zone urbaine et ici, au niveau de la survie des oiseaux.

Les chercheurs suédois n’ont pas encore cerné les mécanismes physiologiques qui donneraient une telle situation, bien que certains effets de l’urbanisation sont déjà connus. Cependant, la ville diminuerait l’espérance de vie des oiseaux bien qu’il y aurait quelques avantages, comme le fait que la ville offre des abris et une température plus élevée qu’en zone rurale.

Cependant, la ville est également un défi pour les oiseaux et les effets néfastes sont nombreux, par exemple la pollution lumineuse, qui influence leur sens de l’orientation et impacte leur cycle de reproduction. Également, le bruit engendré par le trafic routier est source de stress et la pollution de l’air (et la pollution métallique) occasionne de graves conséquences sur la survie des oiseaux, et ce serait le cas de nombreuses autres espèces animales.

Les oiseaux trouvent de la nourriture en grande quantité dans l’espace urbain, mais ces aliments ne sont pas vraiment adaptés et souvent de mauvaise qualité. Cette consommation est susceptible d’engendrer plus de mal que de bien sur leur organisme.

En conclusion, la somme de ces facteurs causerait un tel stress chez les oisillons, que la taille de leurs télomères serait impactée, ce qui occasionnerait une accélération de leur vieillissement. Selon les chercheurs, en seulement deux semaines de présence en ville, les oiseaux subiraient des effets négatifs malheureusement irréversibles au niveau de leur longévité.

Sources : Sciences et Avenir – City Lab