Deux objets massifs nous amènent à reconsidérer l’évolution des étoiles

naine brune
Une naine brune / Crédits : NASA/JPL-Caltech

Si l’on estimait jusqu’alors qu’une naine brune plus de 70 fois plus massive que Jupiter se transformait en étoile, il semblerait que ce ne soit finalement pas le cas. Deux naines brunes, dont les masses ont été réévaluées, amènent les astronomes à reconsidérer l’évolution stellaire.

Les naines brunes sont des « étoiles ratées » : elles sont trop massives pour être considérées comme des planètes, mais pas assez pour soutenir la fusion nucléaire qui permet aux étoiles de briller. Mais à partir de quelle masse une naine brune se transforme-t-elle en étoile ? À partir de quelle masse les atomes d’hydrogène se retrouvent-ils sous une pression telle que l’objet « s’enflamme », illuminant le ciel nocturne ? On pensait auparavant que la limite se situait à 70 masses de Jupiter (une masse de Jupiter équivaut à 1,898 × 10^27 kg). Or, deux naines brunes dont les masses viennent d’être recalculées semblent défier cette théorie.

Vous retrouverez Epsilon Indi B et C à environ 12 années-lumière de la Terre, soit à notre porte cosmique, astronomiquement parlant. Découvertes en 2003, les masses de ces deux naines brunes avaient d’abord été estimées à environ 48 et 28 masses de Jupiter. Or, en cartographiant les mouvements des deux objets par rapport à leur arrière-plan cosmique, une équipe de la Carnegie Institution for Science, à Washington DC, qui détaille ses travaux dans The Astrophysical Journal, a récemment proposé une mesure plus précise de ces deux masses. Et elles sont bien plus élevées que les premières estimations : Epsilon Indi B serait maintenant 75 fois plus massive que Jupiter, et Epsilon Indi C 70, 1 fois plus massive.

Doit-on réévaluer cette limite qui sépare les naines brunes des étoiles, ou bien s’agit-il d’une anomalie ? Pour l’heure, aucune conclusion n’est tirée. Pour ce faire, celle-ci doit s’appuyer sur plusieurs observations. Une entreprise compliquée : les naines brunes émettent en effet peu de lumière. Elles sont ainsi très difficiles à repérer. Pouvoir en évaluer le nombre pourrait pourtant nous permettre d’évaluer le potentiel de vie dans notre Galaxie. Une vie extraterrestre pourrait en effet survivre dans les atmosphères de ces objets.

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