Une récente étude sur Neptune nous révèle un fascinant ballet céleste impliquant deux de ses lunes : Thalassa et Naïade.
Une équipe de chercheurs de la NASA s’est récemment appuyée sur le télescope Hubble dans le but d’en apprendre davantage sur la composition interne des lunes intérieures de Neptune. En analysant les données, ils se sont alors aperçu que deux de ces lunes – Naïade et Thalassa – suivaient des orbites très serrées, mais en prenant toujours le soin de s’éviter.
« Notre analyse montre que Naïade et Thalassa sont bloquées dans un type inhabituel de résonance orbitale, peut-on lire dans la revue Icarus. Il existe de nombreux types de « danses » que peuvent suivre les planètes, les lunes et les astéroïdes, mais celle-ci n’a jamais été vue auparavant« .
Naïade en zigzag
Dans cette configuration, les orbites des deux objets ne sont séparées que par une distance de 1 850 kilomètres. En revanche, celle de Naïade est inclinée d’environ 5°. Ce qui veut dire que les deux lunes ne se rapprochent jamais autant. Lorsque la première passe près de la seconde, elle maintient toujours une distance de 3 200 kilomètres.
Dans cette chorégraphie, Naïade fait un tour de Neptune en sept heures, tandis que Thalassa, sur la piste extérieure, en fait le tour toutes les sept heures et demie. Si vous étiez posté sur Thalassa, vous pourriez alors voir Naïade évoluer en zigzag, la moitié du temps en haut et l’autre moitié en bas.
Triton en « toute discrétion »
Mais alors, comment ces deux lunes se sont-elles retrouvées dans cette configuration ? Pour les chercheurs, le coupable n’est autre que le plus grand satellite de Neptune, Triton.
Cette lune ne s’est pas formée autour de Neptune mais a été capturée par la planète il y a plusieurs milliards d’années. En s’insérant autour, Triton aurait alors détruit certaines lunes de Neptune déjà installées, telle une boule de démolition.
Certains débris se sont ensuite agglutinés pour former de nouvelles lunes, comme Naïade et Thalassa. La mécanique céleste ayant voulu que ces deux objets évoluent assez proches l’un de l’autre, Naïade a donc été obligée de s’adapter en adoptant une stratégie d’évitement pour ne pas entrer en collision avec sa partenaire.
« Nous sommes toujours ravis de pouvoir observer ces co-dépendances entre lunes, a déclaré Mark Showalter, astronome planétaire au SETI Institute de Mountain View, en Californie. Naïade et Thalassa sont probablement enfermées ensemble dans cette configuration depuis très longtemps, et elles maintiennent depuis la paix en ne se rapprochant jamais trop près l’une de l’autre ».
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