Deux girafes blanches très rares tuées par des braconniers au Kenya

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La femelle et son petit photographiés en 2017. Crédits : HIROLA CONSERVATION PROGRAM

Deux girafes blanches extrêmement rares ont récemment été tuées dans le nord-est du Kenya, vraisemblablement par des braconniers, selon des écologistes.

Elles n’étaient que trois au Kenya; il n’en reste aujourd’hui plus qu’une. Les corps de deux girafes blanches extrêmement rares (une femelle et son petit né durant l’été 2019) ont en effet été retrouvés hier (10 mars) par des gardes forestiers près d’un village du nord-est du comté de Garissa. La troisième girafe, de son côté, est toujours en vie, ont-ils également confirmé.

« C’est un jour très triste pour le Kenya, a déclaré Mohammed Ahmednoor, directeur de l’Ishaqbini Hirola Community Conservancy. L’assassinat de ces deux girafes est un véritable coup dur pour notre communauté qui, pourtant, avait mis en place d’importantes mesures pour tenter de protéger ces spécimens rares et uniques. Cette piqûre de rappel nous oblige dorénavant à accentuer nos efforts« .

Les braconniers, de leur côté, n’ont pas encore été identifiés. Leur intention n’est donc toujours pas claire. La Kenya Wildlife Society, le principal organisme de conservation de l’État de l’Afrique de l’Est, mène actuellement son enquête.

Des spécimens atteints de leucisme

Ces deux girafes étaient atteintes de leucisme, une particularité génétique issue d’un gène récessif engendrant une couleur blanche des téguments. Cette modification diffère de l’albinisme, dans le sens que les organismes leucistiques ne sont pas plus sensibles au soleil que n’importe quel autre organisme. Ces spécimens conservent également leurs yeux sombres, tandis que les animaux atteints d’albinisme ont les yeux roses.

Considérées comme vulnérables à cause de leur pelage, ces girafes ne sont pas les seuls animaux concernées par le leucisme. Des alligators, cerfs, crapauds, hippopotames, lapins, lions, paons ou encore élans (et d’autres) atteints de la même condition ont déjà été observés dans la nature.

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La femelle et son petit photographiés en 2017. Crédits : HIROLA CONSERVATION PROGRAM

L’extinction silencieuse des girafes

On rappelle également que de manière plus générale, toutes les girafes, sauf deux sous-espèces, sont considérées depuis 2016 comme vulnérables, en danger ou en danger critique d’extinction par l’UICN. À travers toute l’Afrique, les populations ont en effet diminué de près de 40 % en seulement trois décennies. Il en resterait aujourd’hui moins de 100 000 dans la nature.

« Ces animaux majestueux sont confrontés à une extinction silencieuse« , avait à l’époque déploré Julian Fennessy, de l’UICN, alors que curseur est souvent pointé sur les éléphants ou les rhinocéros.

Notez que si une grande majorité des braconniers s’attaquent aux girafes pour leur viande, certains les ciblent également pour leur queue. En RDC notamment, cette partie du corps peut en effet être utilisée en dot pour le père de la futur épouse lors d’une demande en mariage. Par ailleurs, les queues de girafes sont également le symbole d’un certain statut social dans plusieurs communautés.

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