D’étranges signaux radio en provenance des confins de l’univers

Crédits : ESO/C. Malin

Des signaux radio de quelques millièmes de seconde, ultra énergétiques et provenant des confins de l’univers ont été découverts par le télescope Pakes en 2007 et 2013 et par le télescope d’Arecibo le 10 juillet 2014. Leur type et provenance restent inconnu, mais leur existence est en soi une grande découverte sur laquelle les scientifiques travaillent.

En 2007 le télescope Pakes en Australie a observé des signaux radio ultras rapides et jusqu’alors inconnus. Après cet évènement les scientifiques se sont mis à chercher des preuves supplémentaires de leur découverte. C’est 6 ans plus tard que ce même télescope observa 4 mystérieux flashs de quelques millièmes de seconde qui concordaient avec les premières observations. Problème, ces signaux n’étaient perçus que par un seul télescope, Parkes. Une erreur sur les mesures du télescope était envisagée, mais le 10 juillet 2014, nouveau rebondissement, le télescope d’Aracibo détecte des signaux semblables.

Ces signaux radio ont des caractéristiques particulières. Les scientifiques estiment que ces signaux frapperaient la terre toutes les 10 secondes en moyenne. Ils sont de plus ultras rapides, c’est-à-dire que le « flash » ne dure que quelques millièmes de seconde ce qui les rend difficiles à observer. Ils sont aussi très énergétiques et proviendraient d’une zone située à plus de 11 milliards d’années-lumière donc bien au-delà de la Voie lactée (notre galaxie).

Plusieurs théories sont émises par les scientifiques quant aux origines de ces signaux. Ils pourraient être le signe d’une collision entre deux étoiles à neutrons, d’un magnétar (étoile à neutrons avec un très fort champ magnétique), de l’évaporation d’un trou noir ou d’un blitzars c’est-à-dire la formation d’un trou noir par effondrement d’une étoile à neutrons suffisamment massive dont la rotation est relativement lente. Une étoile à neutrons est un astre composé majoritairement de neutrons comme son nom l’indique. Elle provient de l’effondrement du cœur d’une étoile massive et ne rayonne que dans l’infrarouge, elles sont donc plus difficiles à détecter que des étoiles normales.

Si les hypothèses des scientifiques se voient affirmées, ces signaux pourraient aider à déceler des corps célestes encore difficilement percevables. Les télescopes à venir devraient aider à mieux comprendre ce phénomène. Toutefois, ces signaux radio ultras rapides sont par leur simple existence, une découverte importante dans le monde de l’astronomie.

– Illustration : Aperçu des antennes d’ALMA dans le désert d’Atacama (Chili). ESO/C. Malin