D’étranges fluctuations d’oxygène ont été repérées sur Mars

Crédits : NASA Jet Propulsion Laboratory

Sur Mars, les données recueillies par le rover Curiosity révèlent depuis quelques années des variations irrégulières des niveaux d’oxygène. Pour le moment, les chercheurs n’ont aucune explication.

Sur Mars depuis 2012, le rover Curiosity de la NASA évolue dans le cratère Gale. L’un de ses instruments, un spectromètre baptisé SAM, vise à inspecter l’air des environs dans le but d’évaluer sa composition. Grâce à lui nous savons que la mince atmosphère de la planète est majoritairement constituée de CO2, d’azote, d’argon, de monoxyde de carbone et d’oxygène.

Les niveaux de ces composés varient au cours d’une année martienne. Notamment pendant l’hiver, où la pression atmosphérique est plus basse, et durant l’été, lorsqu’elle remonte. Néanmoins, pour l’argon et l’azote, ces fluctuations restent globalement régulières au fil du temps.

Récemment, les responsables de mission ont tenté de savoir s’il en était de même pour l’oxygène. Et de manière surprenante, cela n’a pas été le cas.

D’étranges fluctuations

En analysant les données de SAM, les chercheurs ont en effet relevé une augmentation d’environ 30 % des concentrations d’oxygène au printemps et en été par rapport à ce qui était attendu. Ils ont remarqué la même chose en hiver, avec une baisse très importante des niveaux d’oxygène. Ces schémas se répètent ensuite chaque saison, mais avec des quantités différentes d’oxygène à chaque fois.

« Nous avons du mal à expliquer cela, explique Melissa Trainer, du Goddard Space Flight Center de la NASA. Le fait que le comportement de l’oxygène ne soit pas parfaitement reproductible à chaque saison nous fait penser que ce n’est pas un problème lié à la dynamique de l’atmosphère. Il doit donc y avoir une source chimique et un puits que nous n’avons pas encore pris en compte ».

Curiosity mars
Autoportrait de Curiosity réalisé lors du Sol 2291 en direct du cratère Gale. Crédits : Nasa, JPL-Caltech, MSSS

Même chose pour le méthane

Pour l’heure donc, difficile d’expliquer ces résultats. Mais il pourrait y avoir un parallèle à faire avec les récentes mesures de méthane faites par Curiosity. Dans le cratère Gale, la moyenne de concentration de ce gaz tourne autour de 10 parties par milliard (ppm). Mais il y a quelques mois, le rover a repéré un « pic » de méthane, avec une concentration estimée à 21 ppm.

Au cours des analyses suivantes, Curiosity a remarqué d’autres fluctuations des concentrations de méthane au milieu du cratère. Mais comme avec l’oxygène, aucun modèle régulier ne peut être dessiné.

Pour certains chercheurs, il pourrait s’agir d’une biosignature de la vie. En effet, une grande partie du méthane sur Terre est produite par des êtres vivants. Mais des processus géologiques pourraient également être à l’œuvre. L’impact des rayons solaires sur certains types de roches peut en effet libérer du méthane. Ces mêmes réactions chimiques pourraient alors aussi expliquer ces libérations et absorptions irrégulières d’oxygène.

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