Détecter la psychopathie n’est pas chose aisée, car les patients se fondent généralement dans la masse. Pourtant, des chercheurs britanniques ont affirmé avoir mis au point un test de détection des signes de cette maladie mentale grâce aux yeux.
Un test moins invasif pour détecter la psychopathie
La psychopathie (ou trouble de personnalité antisociale) regroupe des traits de personnalité qui se caractérisent par des symptômes de détachement émotionnel, une irresponsabilité ainsi qu’un manque de culpabilité, de remords et d’empathie. Les patients concernés ont également plus de facilités à démontrer des comportements impulsifs. La psychopathie toucherait entre 1 et 5 % de la population mondiale. Dans une partie des cas, des anomalies anatomiques du cerveau seraient par ailleurs en cause, notamment une amygdale jusqu’à 18 % plus petite que chez les personnes normales.
Difficiles à repérer, les psychopathes restent en grande partie non diagnostiqués. Pourtant, la recherche avance pour trouver des moyens de détection, comme le montre une étude publiée dans l’International Journal of Psychophysiology en 2020. Les chercheurs de l’Université de Cardiff et de l’Université de Swansea (Royaume-Uni) y expliquaient avoir élaboré un nouveau test de détection de la psychopathie moins invasif que l’outil de diagnostic PCL-R de Robert Hare.
Qu’avait démontré cette étude ?
Les auteurs de l’étude ont regroupé 82 délinquants psychopathes et non-psychopathes afin d’observer la réaction de leurs pupilles face à divers contenus. Ces contenus prenaient la forme d’images visuelles de scènes réelles, de vidéos d’expressions faciales dynamiques ainsi que de clips sonores auditifs. Parmi les images, certaines étaient agréables (ex. : fleurs, chiots, etc.) et d’autres non (ex. : corps mutilés).
Les auteurs ont alors observé une dilatation des pupilles chez les délinquants non psychopathes qui visionnaient des images effrayantes, ce qui ne fut pas le cas pour les délinquants psychopathes. Rappelons tout de même que face à une information offensante ou dérangeante (voire excitante), les personnes ont généralement une poussée d’adrénaline qui occasionne la dilatation des pupilles. Autrement dit, l’étude suggère que les psychopathes sont susceptibles de ne pas se sentir effrayées ni menacées à la vue d’une situation horrible.
Par ailleurs, l’étude a tout de même permis de prouver que les délinquants psychopathes sont capables de ressentir certaines émotions. Au moment du test, leurs pupilles se dilataient à la vue d’images agréables, ce qui signifie la présence d’émotions et surtout une sensibilité réduite seulement dans le cas d’informations effrayantes ou dérangeantes. Ces recherches ne sont en tout cas pas sans rappeler d’autres travaux qui avaient quant à eux démontré qu’une IA était capable de repérer les psychopathes en observant leurs mouvements de tête.