De récentes découvertes dans l’atmosphère de Vénus relancent le débat sur la possible présence de vie extraterrestre dans ses nuages. Parmi les trouvailles les plus intrigantes, la présence de phosphine, une molécule associée à des processus biologiques, a suscité un intérêt considérable. De nouvelles analyses et observations confirment sa présence… et peut-être aussi celle d’ammoniac, ce qui ajoute à la complexité de la composition chimique de Vénus et soulève de nouvelles questions sur son habitabilité potentielle.
La découverte de la phosphine : une révélation controversée
En septembre 2020, une équipe internationale d’astronomes avait annoncé avoir trouvé des traces de phosphine à environ 55 kilomètres d’altitude dans les nuages de Vénus. Cette détection avait été une surprise majeure pour la communauté scientifique, car ce composé est souvent considéré comme une biosignature. Sa présence sur Vénus, une planète réputée pour ses conditions extrêmes, avait donc suscité des spéculations sur la possibilité de vie microbienne dans ses nuages.
Ces observations initiales avaient été réalisées avec le télescope James Clerk Maxwell (JCMT), à Hawaï, et l’Atacama Large Millimeter/submillimeter Array (ALMA) au Chili. Néanmoins, cette découverte avait été rapidement suivie de débats et de réexamens par d’autres scientifiques. Certaines études ultérieures avaient ensuite remis en question la présence même de phosphine, suggérant que les signaux observés pourraient être attribués à d’autres sources chimiques ou à des erreurs instrumentales.
Nouvelles preuves et analyses : l’importance des jets bipolaires
Malgré les controverses, de nouvelles recherches renforcent l’hypothèse de la présence de phosphine. Des analyses approfondies des données collectées par la sonde Pioneer Venus Multiprobe de la NASA, lancée en 1978, ont en effet révélé des indices supplémentaires de la présence de cette molécule dans les nuages vénusiens. Ces données ont plus particulièrement montré des signaux spectroscopiques compatibles avec la phosphine à des altitudes comprises entre 55 et 57 kilomètres.
Cette découverte est importante, car la phosphine est détectée grâce à ses lignes d’absorption spécifiques dans le spectre lumineux. Plus la pression exercée sur la molécule est élevée, plus ces lignes apparaissent larges. Les observations ont montré une ligne élargie correspondant à la phosphine, indiquant sa présence même à ces altitudes élevées.
Ces résultats sont cohérents avec les observations initiales qui avaient déjà suggéré la présence de cette molécule, mais les nouvelles données apportent un soutien supplémentaire en montrant des traces plus profondes dans l’atmosphère vénusienne.

La quête de l’ammoniac : une nouvelle piste pour la vie
En plus de la phosphine, l’équipe de chercheurs a également signalé la détection potentielle d’ammoniac dans les nuages de Vénus. Il s’agit d’une autre molécule intéressante, car elle est généralement associée à des processus biologiques et n’a pas de source abiotique connue sur les planètes terrestres. Cela pourrait donc indiquer des mécanismes chimiques inconnus ou même des formes de vie microbienne qui utilisent cette molécule pour neutraliser l’acidité extrême des nuages de Vénus.
Bien qu’ils soient encore provisoires en raison des défis liés à la luminosité de Vénus et au calibrage des instruments, ces résultats offrent un nouvel éclairage sur la composition chimique de l’atmosphère vénusienne. Ils soulignent également l’importance de continuer à explorer notre voisin planétaire. Les futures missions, telles que DAVINCI de la NASA et EnVision de l’ESA, promettent ainsi d’apporter des réponses plus claires.