Détecter la vie sur une exoplanète d’ici 25 ans : un objectif qui semble réaliste

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« Nous trouverons la vie en-dehors du système solaire en moins de 25 ans ». Cette phrase a été prononcée le 2 septembre 2022 par Sascha Quanz, professeur et astrophysicien, lors de l’ouverture du Centre pour l’origine et la prévalence de la vie à l’École polytechnique fédérale de Zurich (Suisse). Cette affirmation découle directement des progrès que la science spatiale a acquis durant ces trois dernières décennies. 

Des exoplanètes comme s’il en pleuvait

La première observation d’une exoplanète date de 1995, il y a tout juste 27 ans. Depuis, nous avons pu en lister plus de 5 000, dont certaines, rocheuses, se situent dans la zone d’habitabilité de leur étoile mère. Ces premières caractéristiques sous-entendent un aspect commun primaire avec la Terre. Qui plus est, selon les astronomes, chacune des 100 milliards d’étoiles de la Voie lactée possèderait au moins une planète dans son champ gravitationnel.

Cet état implique donc d’excellentes probabilités quant à la détection d’un objet céleste dont les conditions se montreraient favorables au développement d’une quelconque forme de vie. À noter que nous omettons ici volontairement les planètes errantes ainsi que celles contenues dans le reste des galaxies de l’Univers. Nos télescopes demeurent trop peu puissants pour les dénicher, car elles sont soit localisées dans l’obscurité totale, soit trop éloignées. À titre d’exemple, la galaxie la plus proche de nous, Andromède, se trouve à 2 500 000 années-lumière.

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Crédits : oorka/iStock

La composition atmosphérique, un indicateur majeur d’une présence vivante

Grâce aux prouesses du James Webb Space Telescope (JWST)lancé en orbite terrestre le 25 décembre 2021 et au projet TESS (pour Transiting Exoplanet Survey Satellite) – un télescope de la NASA déployé en 2018 spécialement conçu dans le but de débusquer des exoplanètes -, le nombre d’objets extrasolaires connus s’accroît de jour en jour.

Les experts ont déjà partagé une première photographie d’une planète baptisée HIP 65 426 b via le James Webb. De surcroît, ce dernier a révélé du CO2 et de la vapeur d’eau au sein de certaines de ces atmosphères reculées. Une autre planète, dont la surface pourrait être recouverte d’eau, et localisée à « seulement » 100 années-lumière a par ailleurs été découverte dans la constellation du Dragon fin août 2022.

Enfin, pas plus tard que la semaine dernière, les astronomes ont repéré deux super-Terres, dont l’une réside dans la zone d’habitabilité de son étoile. Reste à savoir si l’astre possède une atmosphère, et si tel est le cas, déterminer si cette atmosphère favorise ou empêche la présence d’eau liquide.

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Le télescope TESS. Crédits : alejomiranda/iStock

Un programme européen à l’origine d’une telle découverte ?

Cependant, le JWST n’a pas été principalement conçu pour ça. De nouveaux équipements sont en cours de construction et permettront de concentrer toute leur énergie dans cette recherche. L’ESA a monté un projet baptisé LIFE (Large Interferometer for Exoplanets), qui se trouve en attente de financement depuis 2017. Son but : dénicher des signatures moléculaires dans l’atmosphère d’exoplanètes dont l’origine proviendrait d’organismes vivants.

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Le JWST. Crédits : dima_zel/iStock

« Nous devons mieux comprendre les éléments constitutifs plausibles de la vie, les voies et les échelles de temps des réactions chimiques et les conditions externes pour nous aider à hiérarchiser les étoiles et planètes cibles », a ajouté Sascha Quantz. « Nous devons vérifier dans quelle mesure les traces de vie sont de véritables bio-indicateurs, car il existe peut-être d’autres processus qui pourraient conduire à la création de gaz dans ces atmosphères ». Toutefois, l’astrophysicien a tout de même émis une légère réserve quant aux trouvailles extraterrestres : « Il n’y a aucune garantie de succès. Mais nous allons apprendre d’autres choses en cours de route ».

Nous pouvons donc retenir de tout ceci des perspectives plutôt encourageantes, basées sur nos connaissances en perpétuelle évolution. Concernant le délai d’un quart de siècle énoncé par Sascha Quanz, celui-ci ne semble aujourd’hui pas si illusoire qu’il n’y paraît. Mais seul l’avenir nous le confirmera.