Il serait possible de repérer les criminels du Web en analysant les mouvements de souris

Crédits : Max Pixel

Des chercheurs italiens ont mis au point un algorithme basé sur les mouvements de souris dans le but de repérer les internautes usurpateurs d’identité, une bonne nouvelle lorsque l’on sait qu’un nombre impressionnant de personnes sont victimes de ce fléau.

Chaque année, des millions d’internautes se font voler leur identité sur le Web comme l’indique un article récent de Science Magazine. Souvent, un tel acte est le moyen de « salir » un compte utilisateur lié à un réseau social, mais lorsqu’il s’agit de données bancaires, le problème devient rapidement plus épais.

Une équipe de chercheurs de l’Université de Padoue (Italie) ont tenté de trouver une solution au problème. Les scientifiques ont élaboré une intelligence artificielle, un algorithme capable d’analyser les mouvements de souris des internautes.

L’expérience menée a été publiée dans la revue Plos One le 18 mai 2017. Celle-ci est relativement simple puisqu’une vingtaine de volontaires ont été désignés afin de mémoriser les détails de leur nouvelle identité, évidemment factice. Ensuite, ces mêmes volontaires ont répondu à une série de questions par ordinateur telles que « Êtes-vous né en 1991 ? » ou encore « Quel est votre nom ? ».

Quelques questions un peu spéciales ont été également posées aux participants telles que « Quel est votre signe astrologique ? ». En effet, un usurpateur d’identité connaît la date de naissance de la victime, mais n’aura pratiquement jamais réfléchi à son signe astrologique. Les chercheurs ont alors observé le temps de réaction de la souris des volontaires et analysé le trajet du curseur vers les cases « oui » ou « non ».

Ainsi, lorsque les participants se trouvaient face à une question inattendue, leur temps de réaction augmentait et le trajet du curseur ne se faisait pas vraiment en ligne droite, comme c’est le cas lorsque la personne est sûre de sa réponse.

« Les criminels et les fraudeurs passent du temps à rechercher un maximum d’éléments sur l’histoire et l’identité de leurs victimes. Trouver des questions surprenantes ou déstabilisantes peut être compliqué », indique la neuroscientifique Giorgia Ganis, travaillant pour l’université de Plymouth (Royaume-Uni)

Cette experte est donc sceptique sur les performances de cet algorithme ainsi qu’au niveau de son application à grande échelle bien qu’il s’agisse là d’un concept novateur. En revanche, un des chercheurs italiens, Guiseppe Sartori, estime que même si un fraudeur apprend un maximum d’informations concernant sa victime, la liste des questions pouvant le piéger reste sans fin.

Sources : Science Mag – Slate