Certains experts et décideurs politiques pointent du doigt la puff, cette cigarette électronique jetable très prisée par les très jeunes. Son succès est en effet plus que conséquent, malgré ses impacts sur la santé et sur l’environnement.
Une tribune alarmante
La puff est une e-cigarette jetable qui ressemble à un surligneur et se décline en de très nombreux parfums comme « mangue glacée », « fruits rouges », « café latte » ou encore « fraise banane ». Avec ou sans nicotine, cette cigarette électronique de cinquième génération est évidemment interdite aux mineurs. Pourtant, une tribune publiée dans Le Monde en avril 2023 soulignait une multiplication par trois de la consommation de puff par les adolescents entre 2017 et 2022.
À l’origine de cette tribune, nous retrouvons un collectif d’une vingtaine d’experts dont des tabacologues, des médecins, mais également des défenseurs de l’environnement. En effet, si ce type d’e-cigarette relève d’une véritable question de santé publique, il constitue également un danger pour l’environnement.
Quels effets sur la santé et l’environnement ?
Alors que les cigarettes électroniques sont en général conseillées aux fumeurs classiques dans le cadre d’un sevrage, les adolescents sont visiblement de plus en plus séduits. Or, cela devient ici une initiation au tabagisme et la nicotine qui entre en contact avec les jeunes cerveaux provoque une forme d’addiction rapide. Par ailleurs, les sels de nicotine présents dans la puff peuvent causer des inflammations des voies respiratoires. Évidemment, il existe potentiellement d’autres effets encore méconnus sur le long terme.
Sur le plan environnemental, la puff affiche aussi un bilan peu glorieux, en raison de sa composition et de son usage unique. Des composants tels que des métaux lourds, du lithium et des plastiques y sont présents. Or, il s’agit de matériaux non recyclables et non biodégradables dont les effets polluants au niveau des eaux et des sols peuvent être catastrophiques. Aux États-Unis, une étude de l’American public health association révélait en 2018 que l’usage de cigarettes électroniques génère ainsi pas moins de 450 000 tonnes de déchets chaque année.
Vers une interdiction en France ?
Compte tenu de ses impacts sur la santé et l’environnement, des pays tels que l’Allemagne, la Belgique et l’Irlande ont déjà interdit la vente de puff. En France, Francesca Pasquini, la députée écologiste des Hauts-de-Seine a déposé une proposition de loi qui va dans le même sens. Toutefois, les élus n’examineront cette ce texte (qui réunit une soixantaine de propositions) qu’à la rentrée scolaire 2023.
Du côté des fabricants de tabac, la stratégie semble assez claire. L’émergence de la puff serait un moyen de contrer les baisses de ventes de cigarettes traditionnelles dans de nombreux pays occidentaux. Malheureusement, ces pays se battent encore aujourd’hui contre les campagnes marketing agressives qui vantent la puff auprès des jeunes.
