Finalement, Proxima b pourrait être un monde mort victime de la violence de son étoile hôte

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Navré tout le monde, de nouvelles recherches menées de la NASA suggèrent que Proxima Centauri b est susceptible d’être un monde mort victime de la violence de son étoile hôte.

Il y a six mois, c’était l’émoi. La NASA annonçait en effet en août dernier la découverte d’une exoplanète jumelle de la Terre logée à 4,25 années-lumière seulement de la Terre au sein du système d’étoiles le plus proche, Alpha Centauri. Dès lors, les chercheurs ont laissé entendre que Proxima b pourrait abriter une atmosphère respirable et peut-être même contenir de l’eau. Des plans ont même été établis pour tenter d’atteindre ce monde potentiellement habitable dans les cinquante prochaines années. Mais de nouvelles recherches de la NASA suggèrent que Proxima Centauri b est en fait susceptible d’être un monde mort victime de la violence de son étoile hôte.

Vous avez sans doute déjà entendu parler de « planète Boucles d’or », une planète située dans la zone habitable de son étoile (habitable zone aussi appelée Goldilocks zone, en anglais). Une zone habitable se définit comme une zone où il fait « ni trop chaud » ni « trop froid » pour que de l’eau liquide puisse exister. Et le principe directeur veut que partout où nous avons trouvé de l’eau liquide sur Terre, nous avons également trouvé de la vie. Mais une planète habitable n’abrite pas nécessairement de l’eau à l’état liquide. L’influence de l’étoile hôte joue un rôle primordial, d’autant plus quand il s’agit d’une naine rouge.

En abondance dans l’Univers, les naines rouges sont des petites étoiles d’environ la moitié de la masse du Soleil avec des températures de surface légèrement plus fraîches (en dessous de 4 000 degrés Celsius). Compte tenu de leur éclat plus faible, il est plus « facile » de repérer les planètes qui orbitent autour et c’est pourquoi les chasseurs d’exoplanètes se concentrent sur ces cibles potentielles. Cette nouvelle recherche s’est en revanche concentrée non pas sur la quantité de chaleur émise par les naines rouges, mais sur les éruptions stellaires et le taux de perte d’oxygène atmosphérique. Les chercheurs ont en effet développé un modèle pour étudier comment les rayons X à haute énergie et les émissions de rayons ultraviolets crachés par les naines rouges pouvaient affecter l’atmosphère de leurs planètes. Et les nouvelles ne sont pas bonnes pour Promima b.

Les naines rouges sont en effet sujettes à des éruptions stellaires plus fréquentes et plus puissantes que le Soleil. Ces éruptions génèrent des rafales de rayonnement de haute énergie qui décomposent les molécules et les ionise. Les électrons alors frappés sont facilement perdus dans l’espace, érodant l’atmosphère. Et l’élément le plus léger, l’hydrogène, est le plus vulnérable à ce processus. Mais en modélisant les puissantes éruptions produites par les naines rouges et en notant leurs effets sur les atmosphères hypothétiques de planètes en orbite à proximité, les chercheurs ont découvert que des éléments plus lourds comme l’oxygène et l’azote étaient également arrachés de l »atmosphère, ce qui pourrait rendre le monde inhabitable à une centaine de millions d’années.

Compte tenu du fait que ces éléments plus lourds sont susceptibles de jouer un rôle dans la formation de la vie comme nous la connaissons (sans parler de la perte des blocs de construction que sont les atomes d’hydrogènes), il est peu probable que toutes les planètes assez proches de leur naine rouge puissent accueillir de l’eau sous forme liquide et encore moins la vie. En appliquant ce modèle à Proxima b, les chercheurs suggèrent que l’exoplanète a perdu la plupart de son oxygène atmosphérique dans ses dix premiers millions d’années. Ajoutez à cela les tempêtes solaires ultra fréquentes et une activité magnétique intense et Proxima Centauri b ne devient alors plus candidate à une potentielle vie extraterrestre.

Si nous voulons dénicher des exoplanètes susceptibles de développer et maintenir la vie, nous devons comprendre quelles étoiles font les meilleures mamans. Et au vu de cette étude, il semblerait que le Soleil soit un parfait parent.