Des chercheurs de l’Université de Floride centrale (UCF) ont mis au point un désinfectant à base de nanoparticules susceptible de contenir la propagation de plusieurs virus pendant sept jours. Cette nouvelle formulation pourrait être une arme puissante contre la Covid-19 et d’autres pathogènes émergents.
La pandémie de Covid-19 a attiré l’attention mondiale sur la menace des virus émergents et sur les thérapies antivirales en général, mettant notamment en exergue le besoin de matériaux/produits antiviraux et désinfectants hautement efficaces. La plupart des lingettes ou sprays proposés aujourd’hui sur le marché désinfectent une surface dans les trois à six minutes suivant l’application et ont une efficacité limitée à quelques heures tout au plus. Cela signifie que les surfaces doivent être régulièrement traitées dans le but de pouvoir lutter efficacement contre la propagation des agents pathogènes.
Dans le cadre d’une étude récente, des chercheurs l’Université de Floride centrale ont développé une formulation capable de conserver sa capacité à inactiver les microbes sur des surfaces pendant sept jours après une seule application. Les résultats de ces travaux ont été publiés dans la revue ACS Nano.
Un désinfectant à base de nanoparticules
Christina Drake, fondatrice de Kismet Technologies, pensait au départ développer un désinfectant à action rapide. Cependant, un rapide sondage mené auprès de médecins et dentistes a mis en évidence le fait que dans l’exercice de leurs fonctions, ces derniers souhaitaient au contraire un produit à effet durable capable de désinfecter les zones à contact élevé comme les poignées de porte longtemps après l’application.
Dans le cadre de ces travaux, la chercheuse s’est associée au Dr Sudipta Seal, ingénieur en matériaux de l’UCF, et au Dr Griff Parks, virologue et directeur de la Burnett School of Biomedical Sciences. Grâce au financement de la National Science Foundation, l’équipe a pu développer un désinfectant composé de nanoparticules dont l’ingrédient actif est une nanostructure artificielle appelée oxyde de cérium, connue pour ses propriétés antioxydantes régénérantes.
Dans ce cas, les nanoparticules d’oxyde de cérium ont été modifiées avec de petites quantités d’argent pour les rendre plus puissantes contre les agents pathogènes. « Cela fonctionne à la fois chimiquement et mécaniquement« , explique le Dr Seal. « Les nanoparticules émettent des électrons qui oxydent le virus, le rendant inactif. Mécaniquement, elles s’attachent également au virus et rompent leur surface. C’est un peu comme faire éclater un ballon« .
Efficaces contre plusieurs virus
D’après l’étude, ce désinfectant aurait proposé une activité antivirale efficace contre sept virus différents. « Non seulement il a montré des propriétés antivirales contre le nouveau coronavirus et le rhinovirus, mais il s’est également avéré efficace contre un large éventail d’autres agents pathogènes proposant des structures et des complexités différentes », relève de son côté le Dr Parks. « Nous espérons qu’avec cette incroyable capacité de destruction, ce désinfectant sera également un outil efficace contre d’autres nouveaux virus émergents« .
En outre, la formulation ne contient aucun produit chimique nocif. Pour les chercheurs, cette nouvelle formule pourrait donc jouer un rôle majeur dans les établissements de santé en réduisant le taux d’infections nosocomiales. En attendant, la prochaine étape visera à évaluer les performances du désinfectant en conditions réelles (hors laboratoire) exposé à des facteurs externes tels que la température ou la lumière solaire.