Des « toiles d’araignées » en mousse pour nettoyer l’espace de ses débris ?

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Crédits : StartRocket

La start-up russe StarRocket propose de nettoyer l’espace de ses débris en les piégeant dans des « toiles de mousse collante ».

Un problème croissant

L’orbite terrestre est actuellement encombrée d’environ 130 millions de débris spatiaux, dont environ 34 000 mesurent plus de 10 centimètres de diamètre, selon les estimations de l’Agence spatiale européenne (ESA). Ces objets, qui filent dans l’espace à plus de 28 000 km / h, constituent une réelle menace pour les satellites actifs et les vaisseaux occasionnellement en orbite. Sans oublier la Station spatiale internationale (ISS) et ses occupants.

Et cette menace ne fait que grandir. Pour rappel, nous avons déjà placé environ 9 600 objets en orbite depuis l’aube de l’ère spatiale en 1957. Et si l’environnement terrestre paraît déjà assez pollué, n’oublions pas que SpaceX prévoit officiellement de lancer 12 000 satellites en orbite basse (LEO) dans le cadre de sa constellation Starlink.

En outre, des demandes d’autorisation déposées l’année dernière auprès de l’Union internationale des télécommunications (UIT) suggèrent que la société envisage de proposer 30 000 satellites supplémentaires dans les années à venir.

Ainsi, les risques de collisions vont mathématiquement se multiplier. Dans le but de répondre à cette menace, plusieurs solutions sont actuellement imaginées.

Lasers, filets, harpons

Nous savons, par exemple, que la Chine envisage d’utiliser des lasers. Des faisceaux lumineux viseraient alors à détourner la trajectoire des débris pour les envoyer en direction de la Terre, où ils seront détruits dès leur entrée dans l’atmosphère.

Le projet RemoveDebris, fruit du travail de l’Agence spatiale européenne (ESA), du Surrey Satellite Technology Ltd (SSTL) et d’Airbus, propose de son côté la capture de satellites grâce à des filets. Une première démonstration couronnée de succès a d’ailleurs eu lieu en septembre 2018.

Notez que ce projet vise à tester plusieurs approches. En septembre dernier, après le filet, RemoveDebris a cette fois testé la technique du harponnage. Là encore, ce premier test a été positif (vidéo ci-dessous), même si des ajustements devront être pensés.

Une « toile d’araignée géante »

De son côté, la start-up russe StartRocket développe son « Foam Debris Catcher », un petit satellite autonome équipés de « bas en mousse polymère collante ». Le but : piéger les débris avant de les ramener dans la haute atmosphère où, là encore, il seront finalement brûlés.

« C’est comme une toile d’araignée géante », résume finalement à Space.com le fondateur de StartRocket, Vlad Sitnikov.

Concernant cette fameuse mousse, les chimistes n’ont pour l’heure pas encore défini la bonne formule, mais les recherches progressent, assure Vlad Sitnikov.

Côté calendrier, la start-up ambitionne d’envoyer un premier cubesat dans l’espace en 2022. Il s’agira alors d’extruder un peu de mousse pour analyser son comportement dans l’environnement spatial. En cas de succès, un premier satellite « araignée » pourrait finalement être lancé dès 2023.

Reste à voir si ce projet pourra se concrétiser. Pour rappel, c’est en effet cette même start-up qui, il y a quelques mois, ambitionnait d’afficher des panneaux publicitaires en orbite terrestre basse, brillant plusieurs fois par jour dans le ciel nocturne. Ce plan, évidemment controversé, a depuis été abandonné.