Des serpents pourraient avoir transmis le virus chinois aux humains

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Un cobra chinois (Naja atra). Crédits : Wikipédia

Alors que le nouveau virus chinois continue de faire des victimes, des chercheurs travaillent en laboratoire pour tenter de retracer ses origines.

Le bilan s’alourdit de jour en jour. Le virus qui sévit en Chine depuis près d’un mois vient en effet de faire sa 17ème victime, alors qu’à Genève l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) se donne encore un peu de temps pour déclarer ou non « une urgence de santé publique de portée internationale ».

En attendant, la ville de Wuhan, épicentre de l’épidémie, vient d’être mise en quarantaine par le pouvoir chinois pour éviter que le virus ne se propage davantage. L’ensemble des moyens de transports publics – trains, avions, bus et métros – ont été suspendus ce jeudi et les autoroutes menant à la ville ont été coupées.

De leur côté, plusieurs chercheurs travaillent également en laboratoire pour tenter de mieux appréhender le virus. De quoi s’agit-il ? Comment se transmet-il ? Et surtout, d’où vient-il ? Autant de questions qui devront trouver des réponses si nous souhaitons prévenir et traiter la maladie.

Un coronavirus hautement transmissible

Un séquençage génétique a dans un premier temps permis de confirmer que nous avions affaire à un nouveau type de coronavirus similaire à 80% au SRAS (syndrome respiratoire aigu sévère) qui avait fait 774 morts dans le monde en 2002-2003 (dont 349 en Chine continentale).

Le nom « coronavirus » nous vient de sa forme, qui ressemble à une couronne lorsqu’il est imagé par microscope électronique. Nous savons qu’ils se transmettent par voie aérienne ou tactile et qu’ils infectent principalement les voies respiratoires des mammifères et des oiseaux.

Bien que la plupart des des coronavirus ne provoquent que de légers symptômes, certains, comme le SRAS et le MERS, peuvent gravement endommager l’appareil respiratoire, entraînant parfois la mort. Ce nouveau virus – baptisé 2019-nCoV – est de la même veine. C’est pourquoi il est pris très au sérieux.

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La ville chinoise de Wuhan vient d’être mise en quarantaine. Petrick_L/Pixabay

Des chauves-souris aux serpents ?

Nous savons que les premières personnes infectées travaillaient sur un marché local. Dans ses travées étaient régulièrement vendus des fruits de mer, des poissons, mais aussi de petits mammifères, des oiseaux et des reptiles. C’est ce qui laisse à penser que le virus, grâce à des mutations génétiques, a été transmis d’un animal à un humain. Mais alors, quel animal ?

Nous savons que les virus du SARS et du MERS se sont développés en premier lieu chez certaines chauves-souris, qui ont ensuite infecté des chameaux qui ont ensuite infecté des humains.

Pour cette nouvelle épidémie de coronavirus, les regards se sont naturellement tournés vers le marché local. Jusqu’à présent, nous n’avons jamais signalé de coronavirus infectant des animaux aquatiques. Il est donc plus probable que la maladie nous vienne d’une autre forme de vie.

En analysant le virus, les chercheurs ont alors constaté que les chauves-souris, encore une fois, pouvaient en être à l’origine. Mais il semblerait que d’autres animaux aient également servi d’intermédiaires : les serpents. De nombreuses espèces de serpents – qui chassent les chauves-souris à l’état sauvage – sont en effet capturées et vendues en Chine pour être consommées, soit pour leur chair, soit pour lutter contre certaines maladies.

En outre, les rapports des autorités sanitaires confirment que plusieurs espèces de serpents étaient effectivement vendues sur le marché de Wuhan, qui a depuis fermé.

C’est donc pour le moment la piste privilégiée, mais d’autres questions restent encore en suspens. Par exemple, on ne sait si ce type de virus pourrait s’adapter à la fois à des hôtes à sang froid et à sang chaud.

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