Des scientifiques ont découvert que les fourmis avaient des « toilettes » dans leur nid

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Des chercheurs allemands ont découvert une habitude pour le moins étonnante chez les fourmis noires des jardins. En effet, ces dernières s’approprient des endroits bien spécifiques de leur nid pour faire leurs besoins. Un comportement dont les bénéfices exacts restent encore à déterminer…

Si les fourmis étaient déjà connues pour avoir une organisation exemplaire, des chercheurs de l’université de Regensburg (Allemagne) viennent de montrer que ces insectes s’illustraient également par leur « sens de l’hygiène ». En effet, au sein de leur étude publiée dans la revue Plos One, les scientifiques ont expliqué avoir découvert que les fourmis noires des jardins (Lasius niger) faisaient leurs besoins à des endroits spécifiques de leur nid. Un comportement qui pourrait s’expliquer par le souci qu’auraient ces animaux à préserver la propreté de leur habitat qui se trouverait sans ça rapidement surchargé. « L’emplacement de ces “toilettes” n’est pas choisi aléatoirement, puisque la majorité d’entre eux sont situés dans les coins », expliquent ainsi les auteurs.

Pour aboutir à cette découverte, les chercheurs ont basé leur étude sur 21 colonies de fourmis Lasius niger, l’une des espèces les plus répandues dans le monde. Après avoir été déposés dans des nids fabriqués à base de plâtre blanc, les insectes ont été nourris à l’aide d’une solution colorée durant toute la durée de l’expérience. Ainsi, au bout de deux mois, les scientifiques ont pu se rendre compte que les selles des fourmis, qui étaient de la même couleur que le liquide ingéré, avaient été disposées majoritairement dans les coins du nid. Étonnamment, tous les autres déchets (cadavres, débris…) ont quant à eux été rejetés en dehors de l’habitat.

Un comportement dont les bénéfices restent encore mal compris

Face à ce constat, on peut se demander quels avantages retirent les fourmis à garder leurs fèces (selles) au sein de la colonie. « La présence de toilettes à l’intérieur du nid suggère que les excréments ne sont pas des sources pathogènes importantes et pourraient même avoir des effets bénéfiques », expliquent les chercheurs qui ont émis quelques hypothèses à ce sujet. Selon eux, les déjections qui sont riches en sels et nutriments pourraient par exemple servir de nourriture aux larves et contribuer à leur croissance. Il est aussi possible que les excréments agissent comme un agent antimicrobien et protègent ainsi l’ensemble de la colonie contre les maladies, comme c’est le cas chez les termites. Enfin, les chercheurs estiment que la conservation des fèces pourrait également favoriser l’apparition de certains micro-organismes et permettre ainsi aux fourmis d’avoir accès à des nutriments qui leur seraient sans ça totalement inaccessibles dans la nature.

Des hypothèses qui donneront lieu à des recherches ultérieures afin de juger de leur validité. Pour l’heure, Tom Czaczkes, auteur principal de l’étude, s’est donné comme objectif de prendre une fourmi sur le fait. « Tout d’abord, j’aimerais vraiment les voir déféquer. C’est réellement difficile de pouvoir les surprendre en train de le faire », explique-t-il, non sans humour, au Los Angeles Times.

Sources : Sciences & AvenirLA Times