Des robots « transformers » pourraient un jour explorer d’autres mondes

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Voici comment Shapeshifter pourrait fonctionner sur Titan. La structure se divise en plusieurs mini robots individuels pouvant évoluer dans des environnements différents. Crédits : NASA / JPL-Caltech / Marilynn Flynn

Imaginez une structure se décomposant en mini robots capables de voler, nager, ou parcourir des terrains difficiles. C’est la vision de la NASA pour ses prochaines explorations lunaires et planétaires. L’agence américaine pense notamment à Titan, la lune de Saturne.

L’exploration lunaire et planétaire in situ repose en grande partie sur des robots. On pense notamment aux rovers martiens, comme Curiosity. Mais tous les terrains ne sont pas aussi « propres » que celui de la planète rouge. Sur Titan par exemple, se dessine un décor tapissé de lacs et de rivières, mais également de cratères et de montagnes. Pour évoluer dans cet environnement, la NASA a récemment privilégié l’envoi d’un drone – baptisé Dragonfly (libellule) – capable de « voler » dans l’atmosphère de la lune, quatre fois plus dense que celle de la Terre. Une solution qui s’accorde également avec le fait que sur Titan, la gravité est sept fois plus faible. Mais cette « libellule », aussi intéressante soit-elle, ne pourra que voler. À terme, la NASA ambitionne une plus grande polyvalence de ses robots.

En ce sens, l’agence américaine vient d’imaginer un robot à la forme changeante. Imaginez une sorte de grosse boule de hamster – nommée Shapeshifter – capable de se décomposer en plusieurs petits robots. L’idée serait ici de pouvoir proposer, lorsque les conditions l’exigent, plusieurs options de déplacements. L’un d’eux, par exemple, serait capable de voler quand d’autres pourraient flotter à la surface des mers, ou même d’y plonger. Ces petits robots, autonomes, seraient ensuite capables de venir se ré-assembler pour ne former qu’un.

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Crédits : NASA / JPL-Caltech

Un vaisseau mère, aussi

Shapeshifter ne serait pas non plus tout seul sur Titan. Les chercheurs imaginent également l’envoi d’un vaisseau mère. Positionné à un endroit stratégique, il pourrait alors servir de source d’énergie pour les robots (probablement grâce à un générateur thermique de radio-isotopes) qui viendraient se ravitailler une fois leurs batteries vides. Les chercheurs notent également qu’il serait nécessaire, parfois, de changer d’environnement. L’idée serait alors de s’appuyer sur ces petits robots (une dizaine) pour soulever le vaisseau mère et le positionner ailleurs.

Une structure d’une incroyable polyvalence donc, qui pourrait nous permettre d’explorer tout un tas d’environnements différents. Ce n’est pour l’heure qu’un projet. Un premier prototype imprimé en 3D a tout de même été testé au JPL de la NASA, preuve que l’agence américaine prend le sujet très au sérieux. En attendant, nous aurons bientôt la chance de pouvoir apprécier la mission Dragonfly, déjà très audacieuse, dont l’objectif sera d’identifier si la vie est capable ou non de se développer sur la plus grande lune de Saturne. Départ en 2026, pour arriver à destination en 2034.

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