Des rhinocéros bientôt dotés de cornes radioactives afin d’éviter le braconnage ?

rhinocéros radioactif
Crédits : Rhisotope

En Afrique du Sud, les rhinocéros font l’objet d’un projet aussi prometteur qu’inattendu. En proie au braconnage, ces animaux sauvages pourraient bien ne plus intéresser les malfrats dans un avenir assez proche. Des chercheurs veulent tout simplement rendre leurs cornes radioactives et donc, inutilisables.

Rendre les cornes radioactives

Le nucléaire permet d’obtenir une production constante en électricité et donne les moyens de produire des armes. Et si cette technologie pouvait également protéger les animaux ? Cette idée est celle motivant le projet Rhisotope, issu d’une collaboration entre l’Université de Witwatersrand de Johannesbourg (Afrique du Sud) et Rosatom, l’agence fédérale de l’énergie atomique russe. Braconnés pour leurs cornes – ayant une certaine valeur au marché noir – les rhinocéros se retrouvent souvent sans défense. Or, l’Afrique du Sud abrite 90 % de ces animaux sauvages encore présents dans le monde.

Les chercheurs du projet désirent injecter dans leurs cornes des isotopes stables de carbone et d’hydrogène après y avoir percé un petit trou. En conséquence, ces cornes radioactives seraient bien plus facilement reconnaissables par les douaniers dans les bagages des voyageurs internationaux. De plus, le transport de matériaux radioactifs est totalement proscrit. Avec la menace que constitue ce double risque, les scientifiques espèrent que les braconniers n’auront plus de clients à qui vendre leur butin et n’oseront plus jamais s’attaquer aux rhinocéros.

rhinocéros radioactif
Crédits : Rhisotope

Enrayer un trafic très lucratif

Rappelons que les cornes de rhinocéros sont très prisées, surtout en Asie. Réduites en poudre, elles auraient des vertus médicinales. Entières, elles représentent un marqueur du statut social de leur propriétaire. Sur la plateforme du projet, les responsables rappellent que les cornes de rhinocéros valent plus que l’or et le platine. Une seule corne peut même s’échanger contre des armes à feu. Toujours selon les meneurs du projet, le trafic d’animaux sauvages est très souvent associé à d’autres trafics, à savoir celui des d’armes et de la drogue. En 2020, le chiffre d’affaire du trafic d’animaux sauvages était estimé à 40 milliards d’euros.

Le projet Rhisotope intègre également une dimension sociale. En effet, les responsables prévoient l’installation d’une clinique mobile circulant autour du lieu de vie des animaux. Les habitants pourront bénéficier de soins de base et de médicaments gratuits. Il s’agira surtout de les sensibiliser, notamment au moyen de documentations et de produits dérivés sur le thème du rhinocéros. Le but, rappeler que les humains vivent dans le même environnement que ces animaux et qu’on ne devrait pas les abattre.