Des rats de laboratoire virtuels pourraient remplacer les animaux vivants !

Crédits : Wikimedia Commons / Janet Stephens

Les rats, souris, lapins et autres animaux jouent depuis longtemps un rôle essentiel dans l’évaluation de la sécurité et de l’efficacité des médicaments avant les premiers essais cliniques. Certains scientifiques tentent néanmoins d’épargner ces animaux en les remplaçant par des sujets virtuels.

Environ 60 000 animaux seraient utilisés chaque année dans le monde pour tester des molécules. Ces expériences faites sur des êtres vivants soulèvent des questions éthiques en raison de la souffrance animale infligée, et ce alors même que les résultats obtenus sur des animaux ne sont pas forcément transposables à l’Homme. Pour contourner le problème de la souffrance animale, une équipe de l’Université d’Oxford (Royaume-Uni) a récemment développé une simulation informatique capable de prédire si oui ou non des médicaments sont toxiques pour le cœur. Leur logiciel, « Virtual Assay », propose une modélisation des cellules cardiaques humaines et permet d’éliminer d’emblée des médicaments toxiques pour le cœur, sans passer par les tests animaux.

Plus précisément, ce nouveau modèle informatique a prédit si un médicament ou un composé pouvait provoquer une arythmie – un rythme cardiaque irrégulier – dans 89 % du temps. Des tests similaires ont été effectués sur des cellules cardiaques prélevées sur des lapins : ces tests n’ont été efficaces que dans 75 % du temps. Ces résultats, publiés en septembre dernier dans Frontiers in Physiology, auront par ailleurs permis aux chercheurs de remporter un prix international, le NC3Rs award, décerné par le National Centre for the Replacement Refinement & Reduction of Animals in Research, une institution britannique qui vise à réduire l’utilisation des animaux dans les laboratoires.

L’auteure principale de cette étude, Elisa Passini, chercheuse au département d’informatique d’Oxford, a notamment déclaré à Gizmodo que ces nouveaux modèles pourraient un jour sauver beaucoup d’animaux, évitant de les tuer au nom de la science. « Les stratégies actuelles pour l’évaluation de la cardiotoxicité des médicaments impliquent une combinaison d’études précliniques utilisant diverses espèces animales », explique-t-elle. « Y compris des rats, des souris, des lapins, des chiens et des cochons. Cette phase de dépistage peut facilement dépasser l’utilisation de 60 000 animaux par an (une sous-estimation), et c’est là que nos modèles pourraient jouer un rôle majeur dans le remplacement ».

Ces nouveaux tests virtuels semblent donc plus efficaces que les tests effectués sur les animaux. Reste à savoir si cette option pourrait s’étendre à tous les types de tests. Ces mêmes chercheurs commencent d’ailleurs à mener des études virtuelles dans les domaines de la recherche sur la douleur et du diabète de type 2.

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