Des pellicules retrouvées sur un dinosaure vieux de 125 millions d’années

Les pellicules préhistoriques trouvées sur la peau d'un dinosaure de microraptor. Photographie: Maria McNamara à l'University College Cork

Le plus ancien cas connu de pellicules vient d’être identifié chez un microraptor, un petit dinosaure à plumes qui parcourait la Terre il y a environ 125 millions d’années. Des tests sur deux autres dinosaures à plumes, à savoir beipiaosaurus et sinornithosaurus, et un oiseau primitif connu sous le nom de confuciusornis, ont également révélé des morceaux de pellicules fossilisés.

Plutôt que de perdre leur couche externe de peau en une seule pièce, comme les reptiles modernes, les dinosaures à plumes semblent s’être adaptés pour perdre leur peau en minuscules flocons. « C’est la seule pellicule fossile connue« , explique Maria McNamara, de l’University College Cork, et principale auteure de cette étude. « Jusqu’à présent, nous n’avions aucune preuve de la façon dont les dinosaures perdaient leur peau« . Les images des pellicules prises avec un puissant microscope électronique nous montrent des flocons extrêmement bien conservés, quasi identiques à celui des oiseaux modernes. Comme les pellicules humaines, ces flocons de peau sont constitués de cellules coriaces appelées cornéocytes, remplies de protéines kératiniques.

L’étude, publiée dans Nature Communications, suggère que les dinosaures qui arboraient des plumes avaient déjà évolué pour faire face à leur plumage durant le Jurassique moyen. « Même s’ils sont dans les premiers stades de l’évolution des plumes, ils ont déjà adapté leur peau à cette structure plus moderne« , poursuit la chercheuse. Les restes fossilisés de tous les spécimens étudiés ont été retrouvés dans des formations rocheuses du nord-est de la Chine.

Un fossile d’un microraptor découvert dans la province de Liaoning, en Chine. Le dinosaure de corbeau vivait il y a environ 125 millions d’années. Photographie: Spencer Platt / Getty Images

Par ailleurs, notons que les oiseaux modernes présentent des cellules cornéocytes très grasses, bourrées de kératine, une caractéristique leur permettant de perdre de la chaleur à cause de l’effort de vol. Les cellules pelliculaires des dinosaures manquaient en revanche de graisse, suggérant que ces animaux n’étaient pas aussi chauds que les oiseaux modernes, peut-être parce qu’ils ne pouvaient pas voler très longtemps, ou qu’ils ne pouvaient pas voler du tout.

De nombreux dinosaures à plumes n’étaient en effet pas des voleurs compétents. Leur plumage servait à d’autres fins : maintenir au chaud, camoufler, et peut-être attirer les membres du sexe opposé avec des étalages multicolores.

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