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Des nappes phréatiques en danger à cause des carrières de graviers ?

carrière graviers
Crédits ;: photllurg / iStock

En France, des manifestants ont récemment alerté sur un risque assez méconnu du grand public : la potentielle accentuation du manque d’eau et de la pollution des nappes phréatiques en raison de l’augmentation de l’exploitation des carrières de graviers. En revanche, les autorités ne sont pas d’accord avec les manifestants et ils l’ont fait savoir.

Une exploitation accrue qui ne plaît pas

Les carrières de graviers (ou gravières) ont été la source d’une manifestation dans la commune de Vernet (Ariège) le 21 septembre 2023. Les manifestants, soutenus par plusieurs associations, ont protesté contre un schéma régional encadrant l’exploitation des gravières en Occitanie. Plus précisément, il s’agit du Schéma régional des carrières (SRC) dont les effets pourraient être désastreux pour les nappes phréatiques.

Comme l’explique le collectif Stop Gravières, le schéma pourrait intensifier la destruction de terres agricoles, mais également la pollution et l’évaporation de l’eau dans le département de l’Ariège. Il faut dire qu’il est ici question d’une multiplication par quatre de la superficie totale des gravières alors que les précipitations ont fait l’objet d’une baisse d’environ 15 % entre septembre 2022 et août 2023.

En outre, le SRC mettrait en danger la principale nappe souterraine de l’ancienne région Midi-Pyrénées, cette dernière assurant l’apport en eau potable d’une partie de l’Ariège et de la ville de Toulouse.

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Crédits : Eau France

Un dialogue difficile

Malgré d’autres réserves concernant ce schéma, celui-ci pourrait être officiellement approuvé par arrêté du préfet d’Occitanie dans les prochains mois. Néanmoins, la préfecture de l’Ariège a également réagi, comme l’explique un article de La Dépêche le 25 septembre 2023. Le préfet a rappelé que les carrières sont classées pour la protection de l’environnement et font régulièrement l’objet d’une surveillance quant à la qualité des eaux souterraines et la qualité des matériaux des gravières. Les manifestants ont également dénoncé l’actuelle exploitation de 250 hectares de gravières et l’autorisation d’en exploiter 850 supplémentaires. Toutefois, selon le préfet, les six carrières de l’Ariège couvrent un total de 600 hectares (dont seulement 100 sont exploités), tandis que les demandes d’extension sont minimes.

Outre ces chiffres variables entre les déclarations des manifestants et celles des autorités, les associations soutenant le mouvement dénoncent une surconsommation des matériaux pour des chantiers jugés inutiles. Il est notamment question de la ligne ferroviaire à grande vitesse (LGV) Bordeaux-Toulouse ou encore de l’autoroute Toulouse-Castres. Par ailleurs, les associations évoquent le dépôt de matériaux de démolition potentiellement polluants dans les gravières, en lieu et place des matériaux extraits. Là encore, la préfecture s’est défendue en affirmant procéder à des vérifications pour éviter la pollution de l’eau.