Des nanoparticules pourraient aider à combattre le cancer du cerveau

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Le glioblastome multiforme, un type de tumeur cérébrale, est l’un des cancers les plus difficiles à traiter. Seule une poignée de traitements sont approuvés, et l’espérance de vie moyenne pour les patients diagnostiqués est inférieure à 15 mois. Mais cela pourrait bientôt changer, grâce aux nanoparticules.

Des chercheurs américains du MIT expliquent en effet avoir mis au point une nouvelle nanoparticule qui pourrait offrir une meilleure façon de traiter le glioblastome. Ces particules, qui portent en elles deux médicaments différents, sont conçues pour pouvoir facilement traverser la barrière hémato-encéphalique – l’un des passages frontaliers les plus difficiles du corps – et se lier directement aux cellules tumorales. Un médicament endommage l’ADN des cellules tumorales tandis que l’autre interfère avec les systèmes que les cellules utilisent normalement pour réparer ces dommages. Des expériences menées sur des souris de laboratoire montrent que ces particules peuvent, ce faisant, faire rétrécir les tumeurs, et même les empêcher de repousser.

« Ce qui est unique ici, c’est que nous sommes capables d’utiliser ce mécanisme pour traverser la barrière hémato-encéphalique et cibler les tumeurs de manière très efficace », explique Paula Hammond, du département de génie chimique du MIT. L’idée est donc ici de pouvoir passer du sang du patient au tissu cérébral tout en transportant une double charge de produits chimiques pour attaquer la tumeur. Pour ce faire, les nanoparticules se frayent un chemin à travers ce mur de cellules étroitement interconnectées qui se dresse devant elles. Cette barrière hémato-encéphalique est normalement une bonne chose : elle empêche les bactéries et les virus d’entrer dans votre matière grise.

Malheureusement, cette « grande muraille neurologique » rend également beaucoup plus difficile l’introduction dans le cerveau de molécules volumineuses non familières, telles que les types de toxines que nous pourrions utiliser pour attaquer des cancers particulièrement dangereux. C’est alors que les nanoparticules entrent en jeu. Il s’agit ici de capsules lipidiques composées d’un inhibiteur de bromodomaine (une protéine qui aide les cellules à réparer l’ADN) intégré dans leur coquille, et d’un témozolomide (un médicament utilisé en chimiothérapie) en leur centre. En recouvrant le tout d’un type de protéine liant le fer appelée « transferrine » avec un produit chimique « furtif » appelé polyéthylène glycol, les particules de 140 nanomètres de diamètre peuvent alors se frayer un chemin à travers la barrière hémato-encéphalique. Une fois de l’autre côté, ces molécules de transferrine pourraient alors se coller à des récepteurs similaires utilisés par la tumeur, en contournant le tissu cérébral sain.

Des souris cancéreuses recevant des doses quotidiennes de ces nanoparticules ont survécu jusqu’à deux fois plus longtemps que les souris n’ayant reçu aucun traitement. Des premiers essais cliniques sont d’ores et déjà en projet. JQ-1, l’inhibiteur de la bromodomaine utilisé dans cette étude, ne serait en revanche probablement pas adapté à l’usage humain, car sa durée d’action est trop courte, mais d’autres inhibiteurs pourront être testés.

Vous retrouverez tous les détails de cette étude dans la revue Nature Communications.

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