Des astronomes ont détecté la présence de molécules organiques complexes, les briques élémentaires de la vie, dans le disque protoplanétaire entourant une jeune étoile.
Nous devons la découverte au grand réseau (sub) — millimétrique de l’Atacama (ALMA), qui vient confirmer que les conditions qui ont donné naissance à la Terre et au Soleil ne sont pas uniques dans l’Univers.
Elles se situent dans le disque protoplanétaire entourant la jeune étoile baptisée MWC 480 (1). Les données recueillies ont mis en lumière la présence d’une grande quantité d’acétonitrile (cyanure de méthyle [CH3CN]), une molécule complexe à base de carbone, mais également de sa plus proche cousine, le cyanure d’hydrogène (HCN), toutes les deux découvertes dans les confins du disque entourant la jeune étoile.
Selon les données, il y aurait suffisamment de ces molécules pour remplir tous les océans de la Terre : « L’étude des comètes et des astéroïdes montre que la nébuleuse solaire qui a engendré le Soleil et les planètes était riche en eau et en composants organiques complexes », note Karin Öberg, astronome et auteur principal de l’étude. « Nous avons même maintenant des preuves que cette chimie existe ailleurs dans l’Univers, dans des régions qui peuvent former des systèmes solaires pas forcément différents du nôtre. »
L’étoile MWC 480, dont la masse est d’environ deux fois celle du Soleil, se situe à 455 années-lumière de la Terre, dans la région de formation stellaire du Taureau. Son disque est encore dans les toutes premières phases de son développement, mais les antennes d’ALMA y ont mesuré des concentrations de cyanures similaires à celles des comètes, des molécules importantes essentielles à la formation des acides aminés, la fabrication des protéines et des briques élémentaires de la vie.
Jusqu’à présent nous ne savions pas si ces molécules pouvaient résister à l’environnement violent d’un jeune système planétaire en formation. Mais ces nouvelles données suggèrent que ces molécules peuvent non seulement survivre dans un tel chaos, mais qu’elles peuvent également prospérer. Quand ce système évoluera, les astronomes supposent qu’il est possible que les molécules organiques, conservées en toute sécurité dans les comètes et autres corps glacés, puissent être transportées par la suite vers des environnements plus propices au développement de la vie.
Le Système solaire n’est donc pas unique en son genre, et c’est une très grande nouvelle.
Source : S & A