Des milliards de criquets déferlent actuellement sur l’Afrique de l’Est, menaçant la sécurité alimentaire de la région. Une invasion attendue, certes, mais exacerbée cette année par le changement climatique.
L’Afrique de l’Est connaît actuellement sa pire invasion de criquets depuis 25 ans. Et ça pose problème. Ces insectes, au premier abord inoffensifs, sont en effet capables de dévorer l’équivalent de 400 000 tonnes de nourriture par jour. En Somalie, en Éthiopie ou au Kenya, les cultures sont ravagées. Des champs de maïs, de sorgho et de millet, il ne reste plus rien. « Même les vaches se demandent ce qui se passe », explique l’agriculteur Ndunda Makanga au South China Morning Post.
Les criquets pèlerins reviennent régulièrement en Afrique. La dernière fois, c’était en 2007, mais les essaims étaient moins gros et moins nombreux. Cette année est donc exceptionnelle. Au Kenya, plus de 70 000 hectares de cultures auraient d’ores et déjà disparu. L’un des essaims observés ferait l’équivalent d’une surface de 2 400 km2, soit à peu près la taille du Luxembourg.
The view of Mount Ololokwe in Samburu these days. Photo by Tony Karumba/AFP/EPA/Reuters pic.twitter.com/VfnLjfLXeA
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These pictures of locusts swarms in East Africa are truly apocalyptic. Climate conditions are partly to blame. (📸 Tony Karumba/Getty Images) https://t.co/yg1yaK9ONG pic.twitter.com/5L2QLXF35N
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L'Afrique de l'Est touchée par la pire invasion de criquets depuis 25 ans https://t.co/Q0Pr8U7Skx @ABC pic.twitter.com/qB1rs43xG0
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Le changement climatique en cause
La corne de l’Afrique a connu une année exceptionnellement humide en 2019. En effet, le réchauffement des eaux dans l’océan Indien a favorisé la formation de cyclones tropicaux qui ont aspergé la côte et créé des conditions exceptionnelles pour la reproduction des criquets. Aujourd’hui, les essaims sont affamés, d’où ces invasions.
Après une année de sécheresse enregistrée en 2018 à cause du phénomène El Niño, une nouvelle attaque sur la sécurité alimentaire de la région pourrait être catastrophique.
Le Kenya a déjà prévu le déblocage d’environ 500 millions de Shilling kényan (environ 5 millions d’euros) pour aider les agriculteurs locaux une fois l’invasion terminée. En parallèle, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a lancé un appel aux nations les plus riches pour le déblocage de 60 millions d’euros supplémentaires pour intensifier la pulvérisation aérienne de pesticides, le seul moyen efficace de les combattre.
Et il y a urgence. Si la pluie continue de tomber et que le temps reste chaud, les experts pensent que ces essaims de criquets, déjà massifs, pourraient continuer de gonfler de façon exponentielle pour finalement atteindre d’autres pays africains. On souligne au passage que ces insectes, en plus d’être très voraces, sont capables de parcourir jusqu’à 150 kilomètres par jour.
En juillet dernier, la ville de Las Vegas avait également essuyé une vague exceptionnelle d’insectes (des sauterelles, cette fois). Là encore, cette invasion était le fruit d’un hiver particulièrement pluvieux suivi d’un été particulièrement chaud. Comme pour les criquets, les pluies abondantes proposent en effet aux sauterelles un environnement idéal pour la reproduction.
Une fois mués en locustes ailées, les insectes se déplacent ensuite par millions. En témoigne cette vision apocalyptique :
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