Une étude publiée ce lundi dans la revue Nature Geoscience rapporte la découverte de microplastiques en quantité « non négligeable », dans les Pyrénées ariégeoises. Certains auraient parcouru plus de 100 kilomètres en suspension.
Il « neige » du plastique dans les Pyrénées
Des fragments microscopiques de plastique ont été retrouvés dans les endroits les plus reculés de la planète. Certains sont transportés par les eaux, tapissant les profondeurs des océans. Pendant ce temps, d’autres empruntent la voie des airs avant de pleuvoir sur les montagnes. C’est du moins le cas dans les Pyrénées françaises. Une équipe de chercheurs français et écossais rapportent en effet la découverte de nombreuses particules en haut des montagnes ariégeoises, élargissant ainsi la domination du plastique à des hauteurs jamais vues auparavant.
Pour en arriver à ces conclusions, les chercheurs expliquent avoir prélevé des échantillons en hiver. Pendant cinq mois, plus précisément, sur des lieux supposés être à l’abri des activités humaines et industrielles. En pleine pleine zone Natura 2 000. Et le constat n’est pas joli joli. Plus de « 365 particules de microplastiques par mètre carré et par jour » auraient été découvertes. « Il est étonnant et inquiétant de voir autant de particules trouvées sur le site des Pyrénées », explique Steve Allen, chercheur associé au laboratoire EcoLab de Toulouse.
Transportés sur plus de 100 km
Des analyses faites sur certains fragments suggèrent qu’il s’agit de restes d’emballages à usage unique. Ces derniers ont probablement été achetés et utilisés en ville, suggèrent les chercheurs. Si tel est le cas, cela implique que ces microplastiques ont flotté au moins 100 kilomètres – transportés par les vents – avant de retomber sur Terre. Ce n’est pas très étonnant. Des particules de poussière du désert du Sahara, par exemple, ont été découvertes dans les Pyrénées, relève Sciencemag.
Les chercheurs entendent malgré tout localiser la source exacte de ces rejets. « Les facteurs de dégradation du plastique sont assez bien connus, mais les facteurs et les mécanismes de transport des microplastiques apparaissent complexes et constituent un nouveau domaine de recherche », souligne Deonie Allen d’EcoLab, co-auteure de l’étude. Nous avons toutefois la preuve que ce genre de pollution peut atteindre et affecter les zones isolées par le biais du transport atmosphérique.
Notons enfin que ces morceaux de plastique sont trop petits (moins de 5 millimètres) pour être nettoyés efficacement. La seule solution viable, notent les chercheurs, consiste à produire moins de plastique, au départ. Dans l’actualité, saluons les deux fleurons de l’économie américaine – Disneyland Paris et McDonald’s – qui viennent d’annoncer leur intention de ne plus proposer de pailles en plastique en France.
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