La pollution plastique affecte la planète entière et les humains ne font pas exception. Pour la toute première fois, des chercheurs étasuniens ont attesté de la présence de micro et nanoplastiques dans des tissus humains. Or, ces plastiques se retrouvent dans différents organes de notre organisme.
Du plastique dans le corps humain
Diverses études ont prouvé que la pollution plastique se retrouve dans les océans, les fleuves, les montagnes, la banquise ou encore les plantes. Ceci concerne également les animaux et évidemment les humains. En 2019, le Fonds mondial pour la nature (WWF) publiait un rapport édifiant. Les humains ingèrent individuellement jusqu’à 2 000 particules de microplastiques par semaine, c’est-à-dire le poids d’une carte de crédit (5 grammes). Sur toute une vie, ceci représente environ 20 kg !
Une étude menée par une équipe de l’Université d’État de l’Arizona (États-Unis) a fait l’objet d’une présentation lors de l’American Chemical Society Fall 2020 Virtual Meeting & Expo (voir vidéo en fin d’article). Les chercheurs ont observé des micro et nanoplastiques dans des tissus humains pour la toute première fois.
Les meneurs de l’étude ont analysé 47 échantillons d’organes humains. Ces échantillons provenaient d’une banque de tissus pour l’étude des maladies neurodégénératives. Or, les conclusions des scientifiques sont très inquiétantes. Des micro et nanoplastiques se trouvent à l’intérieur d’organes tels que le foie, la rate, les reins ou encore les poumons ! Si l’étude n’a pas encore été soumise au processus de vérification par des pairs, elle confirme ce que pensaient de nombreux chercheurs.
Identifier les risques pour la santé
Rappelons que les déchets plastiques renferment une foule de produits chimiques. Certains effets néfastes sur les animaux marins sont déjà connus. En ce qui concerne les risques toxicologiques potentiels pour l’Homme, des études épidémiologiques devront prouver les hypothèses existantes. En effet, il se pourrait que l’ingestion de plastique sur le long terme augmente le risque de cancer et d’infertilité. Notons au passage que l’Homme est exposé à cette pollution au niveau de la nourriture, de l’eau ainsi que de l’air.
Dans le cadre de leur étude, les chercheurs étasuniens ont identifié des dizaines de plastiques différents. Citons notamment le polyéthylène téréphtalate (PET), que l’on utilise pour fabriquer les bouteilles et sacs en plastique. Il est également question de la présence de bisphénol A (BPA), une substance dont la présence dans l’organisme serait actuellement sous-estimée. Les meneurs de l’étude ont évoqué la prochaine étape de leurs recherches. Il sera question d’analyser les données fournies par les donneurs d’organe sur leur mode de vie, leur alimentation et leur profession et ainsi faire un lien avec la santé humaine.