Des lycéens français ont créé une fleur connectée pour les abeilles

Crédits : Mathieu Lihoreau / CNRS Le Journal

Des élèves d’un lycée du nord de la France ont réalisé une fleur connectée afin de mieux connaître les abeilles. Il est question de mieux étudier leur comportement, et éventuellement aider à lutter contre leur déclin actuellement à l’œuvre.

Cette initiative nommée Abeilles-biodiversité est celle de Mathieu Lihoreau, chercheur au CNRS de Toulouse sur la Cognition animale, qui s’est associé à un groupe d’élèves de terminale du lycée Julliot de la Morandière à Granville (Manche). Le but ? Mettre au point une fleur connectée capable de décrypter le comportement des insectes pollinisateurs que sont les abeilles, mais également les bourdons.

Rappelons que grâce aux abeilles, 80 % des espèces de plantes à fleurs (et à fruits) de notre planète sont pollinisées, et 35 % de nos ressources alimentaires en dépendent, selon l’INRA. Or depuis une quinzaine d’années, les abeilles déclinent en raison de l’utilisation de néonicotinoïdes par les humains ainsi que les attaques du parasite Varroa destructor.

Si les raisons du déclin des abeilles sont connues, les comportements de butinage dans la nature sont peu étudiés. En effet, il est très compliqué de suivre une abeille sur plusieurs kilomètres.

« Un système de fleurs qui délivrent du nectar et du pollen en flux contrôlé et enregistrent le passage des abeilles grâce à un +QR code+ collé dans leur dos permettrait de comprendre comment une abeille, avec un tout petit cerveau, arrive à résoudre les tâches cognitives extrêmement complexes que demande le butinage », a déclaré Mathieu Lihoreau pour CNRS Le Journal le 23 mai 2018.

Cette fameuse fleur ne comporte pas de tige, mais une pompe à nutrition qui amène progressivement le nectar en provenance de son cœur en PVC, et ce en fonction de l’arrivée des abeilles immortalisées via une caméra. Monté sur un châssis, le dispositif comporte également un ordinateur collectant les informations dans une base de données.

Pour l’instant, la fleur connectée a été testée avec succès sur des bourdons, butineurs moins agressifs. Dans le cas où les conditions financières seraient favorables, il est question de tester le dispositif à une plus grande échelle, à savoir dans la cinquantaine de ruches du CNRS de Toulouse.

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