Au-delà de ses nombreux sites culturels et historiques, le patrimoine mondiale de l’UNESCO comprend également des dizaines de sites « carbone bleu ». Il s’agit ici d’écosystèmes marins capables d’absorber et de stocker de très importantes quantités de dioxyde de carbone et dont la protection est vitale. Quels sont ces sites ? En existe t-il en Europe ?
Des sites maritimes très importants
Dans le cadre du programme de patrimoine mondial de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), plusieurs centaines de sites sont répertoriés. Ces derniers se trouvant aux quatre coins du monde, font l’objet d’une protection par la Convention du patrimoine mondial pour leur importance naturelle et culturelle. Évidemment, nous entendons souvent parler de sites plus ou moins célèbres, la plupart du temps des monuments et autres vestiges.
Cependant, ce patrimoine inclut également des sites naturels maritimes très utiles dans le stockage du carbone : le patrimoine mondial marin de l’UNESCO. Il est ici question de « carbone bleu », c’est à dire la capacité unique de certains écosystèmes marins à absorber et stocker le dioxyde de carbone (CO2) après l’avoir transformé en carbone organique.
Quel est le plus grand site « carbone bleu » au monde ?
Dans une publication du 13 septembre 2025, le média Visual Capitalist a publié une infographie (voir ci-après) répertoriant les sites naturels « carbone bleu » de l’UNESCO. Or, l’ensemble de ces sites ont une capacité totale de stockage de carbone de près de 1,4 milliard de tonnes. En tête, nous retrouvons la Grande Barrière de corail australienne. Couvrant une superficie de 348 700 km², cette dernière est le plus grand système de récifs coralliens au monde, dont la capacité de stockage de carbone est de 502 millions de tonnes. Ce lieu mis à mal depuis plusieurs décennies doit, tout comme l’intégralité des autres sites « carbone bleu » faire l’objet d’une protection.
« Les 50 sites marins inscrits sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO représentent au moins 21 % de la superficie mondiale des écosystèmes de carbone bleu et 15 % du carbone bleu mondial, réserves de carbone qui équivalent à environ 10 % des gaz à effet de serre émis dans le monde en 2018. Leur protection est essentielle pour la séquestration de carbone de l’atmosphère. Par ailleurs, la dégradation de ces écosystèmes pourra également libérer des milliards de tonnes de CO2. », peut-on lire sur la plateforme permettant le téléchargement du rapport Gardien des réserves mondiales de carbone bleu (en français).

Une cinquantaine de sites à protéger
Après la Grande Barrière de corail australienne, nous retrouvons le Parc national des Everglades (États-Unis). D’une superficie de 6 105 km², cette zone a une capacité de stockage de carbone d’environ 400 millions de tonnes. Le Top 3 se complète avec le Parc National du Banc d’Arguin (Mauritanie), ses 12 000 km² de surface assurant un stockage de 112 millions de tonnes de carbone.
Parmi les autres grands sites « carbone bleu » répertoriés par l’UNESCO, il est possible de citer les Sundarbans (Bangladesh) et le Parc national des Sundarbans (Inde) assurant un stockage d’environ 168 millions de tonnes de carbone. Viennent ensuite la réserve de Sian Ka’an (Mexique – 49MT), la baie des requins (Australie – 45MT), l’île d’Ibiza (Espagne – 41MT) ou encore, le sanctuaire de baleines d’El Vizcaino (Mexique – 17MT).
En Europe, l’île d’Ibiza est donc le site UNESCO le plus intéressant en matière de stockage de carbone. Toutefois, d’autres sites « moins performants » existent, notamment la mer des Wadden partagée entre l’Allemagne, le Danemark et les Pays-Bas (11 MT). La France est également représentée par les lagons de Nouvelle-Calédonie, ayant une capacité de stockage d’environ 4 millions de tonnes de carbone.
