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Des étudiants fabriquent des briques biologiques avec de l’urine ! Un nouvel or liquide ?

briques biologiques urinoir
Crédits : JetCarson / Pixabay

Non, vous ne rêvez pas. Des étudiants de Cape Town en Afrique du Sud ont effectivement utilisé de l’urine pour la mélanger avec du sable et des bactéries afin de fabriquer des briques biologiques ! C’est ce que ce relaye The Gardian ce 25 octobre 2018.

Le principe de ces briques biologiques

Les étudiants ont collecté l’urine des urinoirs de toilettes pour hommes de leur université, avant de la mélanger avec du sable et des bactéries. Ces briques sont fabriquées dans des moules à température ambiante, ce qui permet d’éliminer l’utilisation de fours à haute température. De plus, le processus de fabrication permet de récupérer de l’azote et du potassium, utile pour les engrais commerciaux.

Dyllon Randall, maître de conférences en ingénierie de la qualité de l’eau à l’Université de Cape Town est superviseur du projet a indiqué : « Dans cet exemple, vous prenez quelque chose qui est considéré comme un déchet et vous en faites plusieurs produits. Vous pouvez utiliser le même procédé pour n’importe quel flux de déchets. Il s’agit de repenser les choses ».

Bien que cette idée de fabrication de biobriques était déjà testée aux États-Unis avec des produits synthétiques, Suzanne Lambert, étudiante en master à l’Université de Cape Town, est la première personne à réaliser une telle prouesse et en utilisant de l’urine humaine.

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Quel est le processus qui permet cette fabrication ?

C’est un processus naturel qui permet la fabrication de ces briques biologiques. En effet, celui-ci se nomme la précipitation carbonatée microbienne, et est semblable à la fabrication des coquilles de coquillages. Le sable est d’abord mélangé à des bactéries qui produisent de l’uréase. Ensuite, lorsque l’urine se retrouve en contact avec le sable, l’uréase décompose l’urée présente dans l’urine, ce qui produit du carbonate de calcium. Et ce processus permet ainsi de cimenter le sable en un produit solide.

coquillage
Crédits : InspiredImages / Pixabay

Randall précise que « si un client voulait une brique plus résistante qu’une brique de calcaire constitué à 40 %, vous laisseriez les bactéries rendre le solide plus résistant en le “faisant pousser” plus longtemps. Plus on laisse les petites bactéries faire le ciment, plus le produit sera fort. Nous pouvons optimiser ce processus ».

Ce que va permettre cette découverte

L’urine prélevée dans les urinoirs producteurs d’engrais permet de produire de l’engrais solide en utilisant l’azote et le potassium qu’elle contient. Le liquide restant peut ainsi être utilisé pour la fabrication des briques biologiques.

L’urine représente seulement 1 % des eaux usées, mais elle contient 80 % d’azote, 63 % de potassium, et 56 % de phosphore présents dans les eaux usées !

Ainsi, tout cela peut être « recyclé » pour faire des engrais.

Vukheta Mukhari, étudiante en génie civil qui a travaillé avec Lambert indique que « compte tenu des progrès réalisés dans la recherche ici à l’UCT, la création d’un matériau de construction vraiment durable est maintenant une possibilité ».

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Rédigé par Maximilien Llorca