Des données stockées dans l’ADN peuvent être préservées durant un million d’années

Crédits : iStock

Si l’on savait que l’ADN représente un support exceptionnel de stockage de données, on ne savait pas encore comment préserver ces données dans le temps sans endommager le fragment d’ADN qui les comporte. Des scientifiques suisses ont trouvé la solution, qui consiste en l’insertion du fragment d’ADN dans du verre.

Le stockage de données dans des brins d’ADN devient de plus en plus concret. Nous vous parlions récemment d’OK Go, un groupe de rock qui a choisi de commercialiser son dernier album dans des brins d’ADN. Désormais, ce sont des scientifiques suisses qui poussent la technique un peu plus loin. En effet, ceux-ci ont trouvé un moyen de pouvoir conserver des données stockées dans de l’ADN pendant un million d’années.

Les capacités de stockage que représentent les molécules d’ADN sont gigantesques. Pour se faire une idée, on pourrait par exemple largement stocker toutes les données de tous les utilisateurs de Facebook au monde dans un seul gramme d’ADN. Ou encore, stocker dans de l’ADN les informations de l’ensemble des serveurs du monde pourrait être ramené à la taille d’une grosse valise.

On sait déjà depuis plusieurs années comment procéder pour y stocker des informations. Comme nous l’explique le journal de la science, « il suffit d’affecter la valeur « 0 » ou « 1 » aux quatre célèbres bases azotées qui composent l’ADN : l’adénine, la thymine, la cytosine et la guanine. Par exemple, en affectant la valeur « 0 » à l’adénine et la cytosine, et la valeur « 1 » à la thymine et à la guanine.« 

La vraie problématique quant au stockage des données dans de l’ADN était la durabilité de la conservation des données. En effet, de mauvaises conditions de stockage ou environnementales peuvent tout à fait détériorer des fragments d’ADN à travers le temps.

Ce sont donc des chercheurs de l’École Polytechnique Fédérale de Zurich (EPFZ) qui se sont penchés sur le problème. Dans un fragment d’ADN, ils ont encodé la Charte Fédérale Suisse de 1921, ainsi que la Méthode des théorèmes mécaniques d’Archimède, soit au total un volume de données représentant 83 kilobits. Ensuite, ces chercheurs ont emprisonné ce fragment d’ADN dans une sphère de verre mesurant 150 nanomètres de diamètre. Pour simuler un vieillissement accéléré et les éventuelles agressions environnementales auxquelles pourrait être exposé cet objet au fil des temps, les chercheurs ont ensuite exposé cette sphère de verre à des températures allant de 60° à 70°C.

Les données ont ensuite pu être parfaitement lues par les scientifiques, qui ont estimé que ces données, si elles étaient stockées de cette manière et conservées à une température de -18°C, pouvaient être préservées pendant un million d’années.

Source : ictjournal