Le lac Mercer, une Ă©tendue d’eau sous-glaciaire cachĂ©e en Antarctique scellĂ©e depuis des millĂ©naires, pourrait bientĂ´t nous livrer quelques secrets. Un projet d’exploration est prĂ©vu dans quelques semaines.Â
SALSA est un projet d’exploration des lacs sous-glaciaires de l’Antarctique. On en dénombre aujourd’hui plus de 400, mais dans quelques jours l’un d’eux focalisera toutes les attentions : le lac Mercier, un réservoir d’eau de 160 km2, profond d’environ 15 mètres, formé il y a 10 000 ans et depuis isolé du monde. Une équipe de chercheurs ambitionne en effet de forer jusqu’à 1 200 mètres pour atteindre le lac. Des échantillons d’eau et de boue seront ensuite remontés. Pendant ce temps, un robot télécommandé aura pour mission d’explorer les profondeurs.
Un écho à Encelade et Europe
L’objectif de la mission sera alors d’apprendre à connaître cet environnement extrême, à ce jour inexploré. Comment le lac s’est-il formé ? La vie y est-elle présente ? Et si oui, comment fait-elle pour survivre ? Si les éventuelles réponses à ces questions sont bien évidemment importantes en matière de connaissances terrestres, elles pourront également nous permettre d’affiner les prochaines explorations attendues d’Europe, la lune de Jupiter, et pourquoi pas d’Encelade, la lune de Saturne. Ces deux corps glacés contiennent en effet un océan souterrain susceptible d’abriter la vie.

Les premières opérations avant Noël
Plusieurs chercheurs se sont d’ores et déjà basés à la station McMurdo, située à environ 800 km du pôle Sud en préparation du forage. Plusieurs autres scientifiques devraient bientôt les rejoindre (une douzaine d’universités sont concernées). Si tout se passe comme prévu, les premières opérations de forage pourraient débuter avant Noël. Des carottes seront remontées pour analyses. Pendant ce temps-là , un petit robot fera le tour du propriétaire, prenant photos et vidéos.
Les chercheurs en profiteront Ă©galement pour explorer le lac Engelhardt, un autre rĂ©servoir sous-glaciaire de la plaine de glace de Whillans. On rappelle qu’il y a quelques annĂ©es, l’exploration du lac Whillans, Ă environ 40 kilomètres, avait menĂ© Ă la dĂ©couverte de microbes en abondance (130 000 cellules microbiennes par millilitre). Ceux-ci survivraient en oxydant de l’ammonium ou du mĂ©thane Ă partir de dĂ©pĂ´ts situĂ©s au fond du lac, composĂ©s de corps d’organismes marins en dĂ©composition – tous beaucoup plus anciens. Reste Ă voir si ce sera Ă©galement le cas dans le lac Mercier.
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