Des chercheurs parviennent à restaurer la mémoire de souris atteintes d’Alzheimer

Crédits : HypnoArt/Pixabay

En utilisant des ondes ultrasons ciblées au niveau du cerveau, une équipe de chercheurs australiens est parvenue à restaurer la mémoire de souris atteintes de la maladie d’Alzheimer. Le traitement sera ensuite testé sur des moutons avant l’étape finale, l’Homme.

Avec plus de 850 000 personnes atteintes en France et près de 225 000 nouveaux cas diagnostiqués par an (France Alzheimer), la maladie d’Alzheimer est une maladie dégénérative qui provoque des effets comme la perte de la mémoire, des changements de comportement, la confusion ou encore la désorientation. Deux chercheurs australiens de l’Université du Queensland ont récemment testé sur des souris un tout nouveau traitement par ultrasons. Il s’agit là d’une méthode non invasive, sans médicaments, et peu coûteuse qui s’est révélée particulièrement efficace chez les rongeurs. Leur travail a été publié aujourd’hui dans Science Translational Medicine.

Cette méthode consiste en la destruction par les ultrasons des plaques séniles (qui sont des dépôts de protéines amyloïdes dont on ne sait toujours pas s’il s’agit de la cause ou d’une conséquence d’Alzheimer) en stimulant les cellules microgliales (qui font partie du système immunitaire du cerveau) afin qu’elles les absorbent. Ici, les souris avaient été génétiquement modifiées pour pouvoir produire ces plaques séniles (ou plaques amyloïdes donc).

Résultat, chez 75 % des souris, le traitement par ultrasons avait complètement détruit ces plaques sans pour autant endommager la matière cérébrale, comme l’a révélé l’échographie. Une série de trois tests ont été réalisés sur les rongeurs afin de vérifier qu’ils avaient une meilleure mémoire, avec notamment le classique test de repérage dans un labyrinthe ou encore celui de la reconnaissance d’un nouvel objet. « Notre recherche a été très exploratoire et nous ne nous attendions pas à voir un tel effet massif. Ceci me rend vraiment enthousiaste » déclare Juergen Goetz, co-auteur de l’étude.

Le chercheur reste cependant prudent et évoque le stade toujours précoce de la recherche, qui aura encore besoin de quelques années avant que le dispositif puisse être testé sur l’homme. Plusieurs obstacles doivent être surmontés, y compris les contrôles à long terme sur les effets secondaires chez les animaux, et aussi la recherche pour déterminer si cette approche pourra fonctionner avec des crânes plus épais et un plus gros cerveau. Ces tests sur des souris représentaient donc une première étape, réussie. La prochaine étape sera de tester ce dispositif sur des moutons.

Sources : theguardian, popularscience

– Crédits photo : Rama