Des chercheurs ont « mis sur écoute » la comète interstellaire Borisov

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Crédits : NASA

Le SETI s’est récemment concentré sur la comète interstellaire Borisov à la recherche de technosignatures qui pourraient trahir l’existence de civilisations avancées. Cependant, ils n’ont rien détecté.

En 2017, un premier objet interstellaire (un astéroïde de 400 mètres de diamètre baptisé Oumuamua) était repéré dans notre système. Depuis, nous avons reçu la visite d’un autre objet : la comète 21/Borisov. Découvert à la fin de l’été dernier, l’intrus est passé au plus près du Soleil en décembre dernier avant d’en faire le tour. Il vient d’entamer son voyage de retour pour finalement ne plus jamais revenir.

Sonder les technosignatures

Ce qui caractérise ces deux objets, outre le fait qu’ils soient étrangers à notre système, c’est que nous ne savons pas d’où ils viennent. Le SETI, un regroupe de recherche dont l’objectif est de sonder la présence de civilisations extraterrestres avancées dans d’autres systèmes solaires, a donc naturellement saisi cette opportunité pour les analyser.

Suite à la découverte de l’astéroïde Oumuamua, le SETI a plus précisément entrepris de scanner l’objet à la recherche de « technosignatures » via le projet Breakthrough Listen. Ces émissions d’origines artificielles pourraient justement trahir une éventuelle présence extraterrestre.

Pour ces travaux, les chercheurs se sont appuyés sur le radiotélescope Parkes, en Australie, sur la grande antenne parabolique de l’Observatoire de Green Bank, en Virginie-Occidentale, et l’Automated Planet Finder, un télescope optique situé à l’Observatoire de Lick en Californie.

Finalement, les chercheurs ont fait « chou blanc » avec Oumuamua. Autrement dit, l’objet est resté « muet ». Ils ont néanmoins décidé d’entreprendre les mêmes analyses avec la comète 21/Borisov. Néanmoins, là encore, il semblerait que les chercheurs se soient heurtés à un silence radio.

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Séquence time-lapse comprimant les observations de Hubble de la comète 21/Borisov sur une période de sept heures. Les stries sont les étoiles situées en arrière-plan. Crédits : NASA, ESA et J. DePasquale (STScI)

Les recherches continuent

Malgré tout, le SETI ne garantit pas nécessairement une origine naturelle pour ces deux objets. Il est possible, par exemple, qu’ils transmettent un type de signal que nous ne recherchons pas ou que nous ne sommes pas en mesure de détecter. Il faut également souligner que les chercheurs, qui ont annoncé la publication de près de deux pétaoctets de données, ne les ont pas toutes analysées en détail.

Dans l’actualité « extraterrestre », rappelons que SETI et le satellite TESS, concentré sur la recherche d’exoplanètes, viennent de signer un accord visant à collaborer. L’idée consistera à proposer au programme SETI mille nouvelles étoiles sélectionnées par TESS qui devront faire l’objet d’une surveillance particulière. Là encore, les chercheurs devraient normalement se concentrer sur d’éventuelles « technosignatures ».

Un « sondage » de ce genre a déjà été mené par le SETI en juin 2019. Pour cette campagne, les chercheurs s’étaient concentrés sur 1 327 étoiles situées à moins de 160 années-lumière. Et comme vous pouvez vous en douter (sinon ça se saurait), aucun signe extraterrestre n’avait été détecté.

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