Des chercheurs australiens ont pour la toute première fois mis au point une peau artificielle capable de ressentir la douleur comme la peau humaine. Cette innovation pourrait trouver des applications dans le domaine de la santé et bien sûr, en robotique.
Imiter la peau humaine
Dans une publication dans la revue Advanced Intelligent Systems du 1er septembre 2020, une équipe de l’Institut royal de technologie de Melbourne (Australie) a fait état de l’avancée de ses recherches. Or, les chercheurs sont parvenus à créer un prototype de peau électronique artificielle capable d’imiter la façon dont la peau humaine peut ressentir la douleur.
La peau en question réagit et émet un signal de douleur en cas de besoin. Plus précisément, la peau réagit à la pression, le froid ou encore la chaleur lorsqu’un certain niveau est atteint. Par ailleurs, le prototype intègre des circuits électroniques élastiques renfermant des capteurs de pression. Ces capteurs sont fixés sur du silicone biocompatible aussi fin qu’un autocollant. De plus, l’ensemble est enveloppé dans un revêtement – mille fois plus fin qu’un cheveu – capable de réagir à la chaleur.
Le système intègre aussi des memristors, c’est-à-dire des composants électroniques passifs permettant de déterminer les limites de douleur (voir ci-dessous).
Un développement à poursuivre
Le Pr. Madhu Bhaskaran, principal auteur de l’étude a déclaré vouloir poursuivre le développement de cette peau artificielle. L’objectif ? Intégrer cette technologie dans des applications biomédicales. Selon l’intéressé, il y a de l’espoir concernant ces recherches. En effet, les fondamentaux sont déjà présents, à savoir une biocompatibilité et une élasticité similaires à celles de la peau humaine.
« La peau est le plus grand organe sensoriel de notre corps, avec des fonctionnalités complexes conçues pour envoyer des signaux d’avertissement rapides lorsque quelque chose fait mal […] Aucune technologie électronique n’a été en mesure d’imiter de manière réaliste ce sentiment très humain de douleur, jusqu’à présent« a expliqué Madhu Bhaskaran.
Pour les chercheurs, cette peau artificielle est le tout premier système capable de faire des distinctions en termes de douleur. Par exemple, la peau peut différencier le fait d’effleurer simplement une aiguille ou se piquer avec. En tout cas cette innovation pourrait permettre d’améliorer les prothèses tout en représentant une alternative non-invasive aux greffes de peau. Par ailleurs, ce genre de peau pourrait trouver des applications en robotique, c’est-à-dire en permettant aux machines de ressentir la douleur.