Des chercheurs lèvent le voile sur l’origine des individus enterrés à Stonehenge

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Crédits : Pixabay / bosmanerwin

Au moins dix des 25 personnes enterrées autour du site de Stonehenge, dans le sud-ouest de l’Angleterre, ne sont pas originaires de la région. Elles viendraient, tout comme les pierres, de l’ouest du Pays de Galles.

Selon la nouvelle analyse des restes humains, plusieurs corps ne seraient pas originaires de la plaine de Salisbury, où se trouvent aujourd’hui les pierres de Stonehenge. L’étude suggère par ailleurs qu’une partie des individus enterrés sur le site se sont déplacés en même temps que les pierres bleues utilisées au début de la construction du monument. Pierres et individus viendraient donc d’un même endroit : des montagnes Preseli dans l’ouest du Pays de Galles, à quelque 200 km de Stonehenge.

Ces résultats fournissent un « aperçu rare de la grande échelle de contacts et d’échanges au Néolithique, il y a 5000 ans », a déclaré Christophe Snoeck, de l’Université d’Oxford et principal auteur de l’étude.

Des fouilles menées de 1919 à 1926 avaient à l’époque révélé les restes incinérés de 58 personnes, « faisant de Stonehenge l’un des plus grands sites funéraires néolithiques tardifs connus en Grande-Bretagne », écrivent les chercheurs. Ces dépouilles incinérées ont été découvertes dans les Aubrey Holes, une série de 56 fosses à Stonehenge. Tous ces restes ont ensuite été déplacés dans Aubrey Hole 7.

Pour cette nouvelle analyse, les chercheurs se sont penchés sur les fragments d’os appartenant à au moins 25 personnes. Ils ont analysé les isotopes du strontium (un isotope est une variation d’un élément qui a un nombre différent de neutrons dans son noyau). Parce que les os d’une personne absorbent le strontium de son alimentation, l’équipe a comparé les anciens isotopes du strontium à ceux retrouvés dans les plantes modernes et dans l’eau à travers le Royaume-Uni. Les résultats suggèrent alors que 10 des 25 personnes (soit 40 %) n’ont pas passé les dernières années de leur vie près de Stonehenge.

Ces individus avaient des isotopes correspondant à ceux du Pays de Galles. Quant aux 15 autres, ils évoluaient probablement à moins de 20 kilomètres du site. Par ailleurs, les datations radiocarbones suggèrent que ces personnes vivaient il y a entre 4 380 et 5 200 ans, époque qui coïncide avec les datations au radiocarbone des carrières des montagnes Preseli, dans l’ouest du Pays de Galles, d’où proviennent les pierres. « Certaines des personnes enterrées à Stonehenge ont surement été impliquées dans le déplacement des pierres – un voyage de plus de 290 km », conclut le chercheur.

Vous retrouverez tous les détails de cette étude dans la revue Scientific Reports.

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