Une équipe de chercheurs annonce avoir identifié un gène résistant à la sécheresse chez l’orge. De quoi lui permettre de mieux supporter les effets du réchauffement climatique.
L’ensemble de la culture céréalière va devoir s’adapter, à mesure que le temps passe, à des conditions environnementales toujours plus chaudes. L’orge fait partie des plus anciennes céréales cultivées, notamment grâce à sa rusticité qui lui permet de s’adapter au climat méditerranéen. Mais pourrait-on la rendre encore plus résistante ? Possible. Une équipe de chercheurs de l’Université Heriot-Watt, en Écosse, explique en effet avoir identifié le gène responsable de sa résistance à la sécheresse. Les détails de l’étude sont publiés dans la revue Plant Physiology and Biochemistry.
Maintenir les mêmes rendements
Ce gène – HvMYB1 – vient d’être isolé parmi les plus de 39 000 gènes enregistrés chez l’orge. « En augmentant l’expression de ce gène particulier dans les plantes testées et en simulant les conditions de sécheresse, nous avons pu prouver que les plantes dans lesquelles HvMYB1 est observé de manière plus visible sont capables de survivre pendant de longues périodes de sécheresse, explique Peter Morris, principal auteur de l’étude. C’est une découverte importante qui permettra d’élever plus tard des cultures plus résistantes à la sécheresse, qui a déjà un impact sur les rendements ».
Le chercheur fait ici référence aux récoltes européennes de l’année dernière, qui ont été particulièrement touchées par un été sec et prolongé. La récolte d’orge avait en effet chuté de 7,9 % par rapport à la moyenne de l’année précédente. « Ce qui ne semble peut-être pas beaucoup, note Ross Alexande, co-auteur de l’étude. Mais passer de 7,9 milliards de tonnes à 6,6 milliards de tonnes constitue en réalité un déficit énorme ».

Des sécheresses de plus en plus fréquentes
Nous savons également désormais que ces conditions de sécheresse vont être de plus en plus fréquentes à mesure du réchauffement climatique. Ces étés pourraient même devenir la norme dans quelques années. Aussi, il est important de s’appuyer sur nos techniques en génomique pour favoriser la résistance des principales cultures. « Alors que le changement climatique s’accélère et que nous vivons des saisons extrêmes, il est essentiel de pouvoir maintenir la continuité de l’approvisionnement », note en effet le chercheur.
Notons que cette recherche a en partie été financée par la Scotch Whisky Association. L’industrie du spiritueux – tout comme celle de la bière – est en effet très dépendante de la céréale. Mais ces travaux ont également des implications importantes pour l’industrie céréalière dans son ensemble. Concernant notamment les productions de blé, de maïs et de riz, dont dépendent tous les humains de la planète.
Articles liés :