De nouvelles recherches révèlent que Vénus, notre voisine céleste, pourrait abriter des volcans aussi actifs que ceux de la Terre. Ces découvertes remettent en question l’idée que cette planète est géologiquement inactive depuis des millions d’années.
Vénus : la planète sœur inhospitalière de la Terre
Vénus est la deuxième planète la plus proche du Soleil et est souvent appelée la « planète sœur » de la Terre en raison de sa taille et de sa composition similaires. Cependant, les ressemblances s’arrêtent là.
Vénus possède en effet une atmosphère extrêmement épaisse et toxique. Cette dernière est principalement composée de dioxyde de carbone (CO₂), avec des traces d’azote et d’autres gaz. En plus de cela, l’atmosphère de cette planète contient des nuages d’acide sulfurique qui sont formés par la combinaison de dioxyde de soufre et de vapeur d’eau.
Cette atmosphère dense et toxique crée une pression à la surface environ 92 fois plus élevée que celle de la Terre. Pour mettre cela en perspective, se tenir sur la surface de Vénus serait équivalent à se trouver à 900 mètres sous l’eau sur Terre. Cette immense pression rend l’environnement de cette planète extrêmement hostile à toute forme de vie telle que nous la connaissons.
En plus de la pression écrasante, Vénus est la planète la plus chaude du système solaire. Les températures de surface atteignent en moyenne 465 degrés Celsius, ce qui est suffisant pour faire fondre le plomb. Cette chaleur intense est principalement due à un effet de serre extrême. Le dioxyde de carbone dans l’atmosphère de Vénus piège en effet la chaleur solaire, l’empêchant de s’échapper dans l’espace.
Malgré ces conditions hostiles, l’intérêt scientifique pour cet objet demeure élevé. Les chercheurs tentent de comprendre comment des planètes similaires en taille et en composition à la Terre peuvent évoluer de manières si différentes.
Et si, en réalité, Vénus et la Terre avaient un autre point commun ?
Un volcanisme récent
Des scientifiques ont récemment analysé des images de la surface de Vénus prises par la sonde spatiale Magellan de la NASA entre 1990 et 1992. À leur grande surprise, ils ont observé des changements significatifs dans deux régions spécifiques : Niobe Planitia et le flanc ouest de Sif Mons. Ces modifications du paysage semblent avoir été causées par de nouvelles coulées de lave, suggérant une activité volcanique récente sur la planète.
Ces découvertes sont cruciales, car elles remettent en question l’idée préconçue que Vénus est géologiquement morte, comme on le pensait auparavant. Si les scientifiques savent depuis longtemps que Vénus est parsemée de volcans, peu de preuves d’activité volcanique récente avaient été trouvées jusqu’à présent. Les dernières indications d’activité remontaient à environ 2,5 millions d’années, une période relativement courte d’un point de vue géologique, mais suffisamment longue pour que certains pensent que l’activité volcanique était désormais terminée.
Les implications de la découverte
Si Vénus est encore active, cela signifie que les processus géologiques qui façonnent sa surface sont encore en cours. Cette activité pourrait être comparable à celle de la Terre où des éruptions volcaniques se produisent régulièrement.
En effet, les débits de lave estimés sur Vénus sont comparables au taux moyen de production volcanique sur Terre au cours des 180 millions d’années. Les chercheurs ont même suggéré que Vénus pourrait connaître jusqu’à 42 éruptions par an, avec environ vingt éruptions sur une période de 60 jours.
Comprendre cette activité volcanique pourrait alors fournir des indices sur l’évolution géologique de Vénus et peut-être même sur celle de la Terre. En étudiant les volcans vénusiens et les processus associés, les scientifiques peuvent mieux comprendre les mécanismes de formation et d’évolution des surfaces planétaires. Cela pourrait également offrir des indices précieux sur l’évolution des atmosphères planétaires et les conditions nécessaires à la vie.
Les futures missions vers Vénus, telles que celles planifiées par la NASA et l’Agence spatiale européenne (ESA), seront cruciales pour approfondir notre compréhension de cette activité volcanique. Avec des instruments plus avancés et des technologies de pointe, ces missions pourront fournir des données encore plus précises sur les processus géologiques en cours sur Vénus.