À Hong-Kong, un patient a été diagnostiqué une deuxième fois positif au coronavirus SARS-CoV-2, plus de quatre mois après sa première contamination.
Au cours de ces derniers mois, plusieurs hôpitaux à travers le monde ont déclaré des cas positifs après guérisons. Se posait alors forcément la question suivante : peut-on attraper ce coronavirus deux fois ? Beaucoup ont vite écarté l’idée, privilégiant davantage la thèse de la présence de « traces de virus pas complètement éliminées ». À l’instar de Florian Krammer, virologiste à l’Icahn School of Medicine at Mount Sinai à New York (États-Unis).
« Je ne dis pas que la réinfection est impossible mais dans ce court laps de temps, c’est peu probable, avait-il expliqué en mai dernier, interrogé par le New-York Times. Même les formes d’infection les plus légères doivent laisser au moins une immunité à court terme contre le virus chez le patient en convalescence« .
L’inquiétude naissante vis-à-vis de ces possibles cas de réinfection avait tout de même poussé l’OMS à se pencher sérieusement sur la question. À l’époque, l’organisation se voulais aujourd’hui rassurante, expliquant que les patients concernés expulsaient en réalité « les restes de matériaux de leurs poumons, dans le cadre de la phase de récupération« .
Un premier cas confirmé
Et pourtant. Des chercheurs de Hong Kong ont annoncé ce lundi avoir diagnostiqué le premier cas avéré au monde de réinfection au nouveau coronavirus. Les chercheurs insistent : il s’agit bien d’une nouvelle infection, et non des suites de la première essuyé quatre mois plus tôt, rapporte le New York Times.
Si le patient – un homme de 33 ans – avait présenté des symptômes (toux, maux de tête et de gorge, fièvre) lors de sa première infection, il ne présentait cette fois aucun symptôme. Un test de dépistage à l’aéroport de Hong Kong, alors qu’il revenait d’Espagne via le Royaume-Uni, a permis de poser le diagnostic.
À noter également que, d’après les analyses génétiques, ces deux infections successives avaient été causées par deux souches différentes du SARS-CoV-2.

« Le SARS-CoV-2 pourrait persister dans la population »
Les experts avaient espéré que ce nouveau coronavirus se comporte davantage comme ses cousins SRAS et MERS qui, après infection, semblent produire une immunité durable de quelques années. Malheureusement, ce rapport laisse à penser que ce n’est peut-être pas le cas. « Nos résultats suggèrent que le SARS-CoV-2 pourrait persister dans la population, comme c’est le cas pour d’autres coronavirus responsables de banals rhumes« , expliquent les chercheurs.
De ce fait, il apparaît peu probable que l’immunité collective puisse éliminer le SARS-CoV-2, « bien qu’il soit possible que les infections suivantes soient moins sévères que la première, comme cela a été le cas pour ce patient« , écrivent les chercheurs dans leur étude acceptée pour publication par la revue Clinical Infectious Diseases.
Quand bien même, « puisque l’immunité peut ne pas durer longtemps après une infection, la vaccination devrait être envisagée même pour des gens qui ont déjà été infectés« , ajoutent-ils.
Certains spécialistes tempèrent néanmoins ces résultats. À l’instar du Dr Jeffrey Barrett, du Wellcome Sanger Institute. « Il est difficile de tirer des conclusions définitives d’un unique cas, explique t-il en commentaire. Vu le nombre d’infections dans le monde, voir un cas de réinfection n’est pas si surprenant« .